Agronome et environnementaliste, M. Clément Tenge Tenge est d’avis que des actions pour garantir les approvisionnements alimentaires dans la ville-province de Kinshasa durant cette période du COVID-19 sont possibles. Dans son analyse livrée à la presse en début de semaine, cet expert congolais fait remarquer qu’il existe déjà des ceintures vertes au niveau de la capitale congolaise, comme à Kimwenza et Lutendele dans la commune de Mont-Ngafula, ou à Mbankana au Plateau de Bateke dans la commune de Maluku, etc.
Pour lui, les programmes de développement des villes et villages verts à travers la République démocratique du Congo ouvriront le pays et sa population à une vie meilleure en cas de crise alimentaire. Ainsi, recommande-t-il à l’Etat congolais d’adopter des bonnes stratégies et des bons programmes « pour que les systèmes alimentaires continuent de fournir des services vitaux chaque jour, partout dans les 145 territoires, même en ce temps de crise ».
Dans son argumentaire, l’expert Tenge Tenge explique que le secteur agricole et rural de la RDC dispose d’atouts potentiels qui permettront de contribuer de manière durable à la satisfaction des besoins alimentaires de la population, au redressement économique et social, et la réduction de la pauvreté en RDC, ainsi que des inégalités entre les 26 provinces et 145 territoires du pays. Et il souligne que la forte diversité des écosystèmes, « source potentielle d’une diversification de la production », permettra non seulement d’exploiter au mieux les avantages comparatifs de chaque province, mais aussi de favoriser un marché national diversifié.
« Selon plusieurs publications de la FAO, de la Banque mondiale, de l’Union européenne, de la BAD et de divers auteurs, la RDC dispose d’une superficie agricole cultivable de plus de 80 millions d’hectares des terres arables dont seuls 10 % sont actuellement mis en valeur. A ce potentiel de terres cultivables, s’ajoutent près de 100 millions d’étendus d’herbage et de savanes susceptibles de supporter un élevage de plus ou moins 30 – 40 millions de têtes de gros bétail et environ 54 millions de petits ruminants. De plus, le potentiel d’irrigation est estimé à environ 4 millions d’hectares », renseigne-t-il.
Il estime que ces atouts sont insuffisamment exploités et le secteur agricole et rural congolais reste ainsi caractérisé par de faibles performances. Et les rendements et la productivité par actif agricole en RDC sont parmi les plus faibles au monde.
En conséquence, indique-t-il, la situation alimentaire y est catastrophique, car environ seize millions de Congolais souffrent de la faim, et deux tiers de la population congolaise n’ont pas accès à la ration calorique minimale quotidienne. Et il soutient que la RDC est donc l’un des pays les plus frappés par la faim et l’insécurité alimentaire, à cause entre autres de la contreperformance de son secteur agricole et rural.
De l’analyse de M. Tenge Tenge, « Les conditions de vie dans les campagnes et l’enclavement lié à la précarité d’infrastructures de transport, conduisent les jeunes des milieux ruraux à émigrer vers les centres urbains. Dans les villes peu aménagées, l’accroissement anarchique mène à la pauvreté ; la dépendance alimentaire de produits importés entretient le sous-emploi, réduit les opportunités de création de valeur ajoutée au pays ».
Il pense que l’agriculture qui occupe 70 % de la population rurale et péri-urbaine, devrait mériter toute l’attention particulière durant cette période du COVID-19, et elle sera le moteur de la relance économique en RDC. D’après lui, toutes les provinces devraient se doter peu à peu des politiques agricoles en urgence, réalistes et réalisables, « qui dénotent un nouvel intérêt et de fortes ambitions pour un secteur longtemps délaissé par le pouvoir public ».
Et il est d’avis que les gouvernements (aux niveaux national et provincial) doivent aujourd’hui agir, dans le cadre d’une vision de développement intégré de l’économie rurale agricole de leurs provinces face au COVID-19. « Il s’agit d’opérer des choix cruciaux entre plusieurs options, plus ou moins libérales, prenant en compte toutes les parties prenantes et tous les aspects, notamment les véritables paysans/agriculteurs-ruraux ; les besoins des citadins sur les marchés ; les privés spécialisés dans les services agricoles et ruraux intégrés ; les services techniques au niveau des ETD ; le respect de l’environnement ; et corroborer avec les options appropriées de la transformation de l’agriculture en RDC, afin de mieux orienter les nouvelles stratégies d’intervention dans le secteur », démontre-t-il.
Bokulaka Baende
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