C’est un nouveau jalon dans la restauration forestière en République démocratique du Congo. Le Centre de recherche forestière internationale (CIFOR), l’Institut national pour l’étude et la recherche agronomiques (INERA) et l’entreprise Resources & Synergies Development (R&SD) ont célébré ce mardi 27 avril 2021, la plantation d’un million d’arbres à Yangambi en territoire d’Isangi dans la province de la Tshopo.
C’est ce qu’indique un communiqué de presse conjoint nous parvenu. Cette source rappelle que pendant des décennies, des milliers d’hectares de terres autour de Yangambi, autrefois consacrés aux grandes plantations expérimentales de cultures telles que le palmier à huile et l’hévéa, ont été dégradés. Et en raison de l’appauvrissement des sols et du manque d’accès aux intrants et de variétés améliorées, les agriculteurs connaissent des rendements très faibles.
C’est ainsi que depuis octobre 2018 et grâce au financement de l’Union européenne, ces trois structures (CIFOR, INERA et R&SD) se sont engagées à revitaliser les terres dégradées de la localité de Yangambi. Pour elles, avec la plantation d’un millionième arbre, c’est une étape capitale vers l’objectif de restauration de 2.000 hectares de terres d’ici 2022, qui a été franchie cette semaine.
Selon le communiqué, cette initiative vise alors à enrichir les sols grâce aux arbres et à promouvoir des systèmes agroforestiers performants qui peuvent apporter des bénéfices supplémentaires à la population locale. Avec des fruitiers, des « arbres à chenilles », et quelques d’espèces à forte valeur commerciale, les arbres plantés sont en grande partie des espèces à croissance rapide destinées à répondre à la demande énergétique locale, renchérit la même note d’information.
Celle-ci indique en outre que Yangambi bien que pôle émergent de recherche et développement, est confronté à un double problème, car son alimentation en électricité et en énergie thermique est insuffisante pour une production à valeur ajoutée. Une centrale de cogénération de biomasse est d’ailleurs actuellement en construction pour remédier à cette situation, apprends-t-on.
« Il s’agit du premier projet du genre dans la Province de la Tshopo… Yangambi a un énorme potentiel pour produire de l’énergie verte grâce à la biomasse. Ce projet de restauration nous permettra d’utiliser les terres dégradées pour produire de l’électricité et de l’énergie thermique, ce qui nous aidera à relancer davantage d’activités économiques et de recherche », a expliqué Michel Lokonda, directeur du centre de recherche de Yangambi à l’INERA, cité dans ce communiqué.
Ceci souligne par ailleurs que la plantation d’arbres est également devenue une source importante d’emplois au niveau local. Plus de 1.800 personnes ont été déjà employées dans les efforts de restauration, dans diverses fonctions allant de la sensibilisation à la culture des plantules, affirme-t-il.
« À chaque saison, nous testons avec les occupants des terres des schémas agroforestiers adaptés, pour réussir le pari d’améliorer le bien-être local tout en réduisant l’impact de l’agriculture itinérante sur la forêt environnante », a déclaré Paolo Cerutti, directeur du projet au CIFOR, cité également dans le même communiqué.
L’on souligne enfin que cette initiative fait partie des projets Formation, Recherche et Environnement dans la Tshopo (FORETS) et Nouveaux Paysages du Congo (NPC), deux initiatives financées par l’Union européenne et coordonnées par le CIFOR visant à transformer le paysage de Yangambi en un pôle de développement, de conservation et de recherche appliquée, où les ressources naturelles seront gérées durablement afin d’offrir des opportunités à la population locale.
Bokulaka Baende
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