Etant l’un des poumons en matière de conservation des forêts au monde, disposant des ressources naturelles incommensurables, la République démocratique du Congo n’entend pas vendre son crédit carbone au rabais. Lors du Sommet des leaders sur le climat, organisé par son homologue américain Joe Biden, le Président congolais Félix Tshisekedi avait exhorté à la hausse du prix des compensations de carbone forestier. A cet effet, il avait annoncé que la protection des forêts du bassin du Congo nécessitera un prix de 100 $/tonne pour les compensations, au lieu du prix actuel d'environ 5 $/tonne qui n’est ni équitable ni réaliste.
Dans l’entre-temps, le Ministère de l’Environnement et Développement durable avait proposé la création de l’autorité de régulation du crédit carbone et la proposition avait été déposée en son temps au Conseil des ministres. Cette structure, dans l’entendement du Ministère de l’Environnement, devra être chargée d’organiser la régulation, le contrôle, le suivi et l'évaluation des activités de génération, d'achat et de vente des crédits carbones. Mais aussi, elle devra être chargée de mettre en œuvre la « taxe-carbone », en conjonction avec les secteurs et services étatiques habilités.
Pour le Gouvernement congolais, en instituant cette autorité de régulation du crédit carbone, le but est de combler le vide juridique qui fait perdre à la RDC d’importantes recettes pour son économie, et de lui permettre de capter les fonds de crédits carbones en vue de mettre en œuvre ses engagements internationaux au titre de l’Accord de Paris sur le climat. Malheureusement, le temps passe, cette autorité de régulation n’est pas encore mise en place.
Pourtant, devant la crise climatique qui frappe le monde, la RDC passe comme un pays solution et se trouve au cœur des enjeux climatiques de la planète. Ce, au regard de ses ressources naturelles qui jouent un rôle important dans la lutte contre le changement climatique.
Puisque, rappelle-t-on, la contribution de la RDC dans la réduction des gaz à effets de serre et la lutte contre le changement climatique se fait autour de 4 volets ou leviers, à savoir : le massif forestier du bassin du Congo, les ressources en eau, la biodiversité et les minerais stratégiques. Cependant, fort de ces atouts, la RDC ne gagne pas grand-chose dans son rôle majeur de la préservation des forêts en vue de lutter contre le changement climatique à travers le monde.
Puisque, en vue de réduire des émissions de gaz à effet de serre et de séquestrer du carbone, il a été institué le mécanisme des crédits carbone dont le prix moyen se situe entre 10€ et 500€ la tonne de CO2. Mais, fort est de constater que ces prix sont différents selon qu’ils s’agissent des pays du Nord et certains de l’Asie qui sont des grands pollueurs et vendent leurs crédits carbone à 100 Usd la tonne, alors que les pays du Sud qui préservent les forêts vendent la tonne à 5 Usd.
Et la RDC fait partie de ces pays qui vendent moins cher leur crédit carbone. Ce qui n’est pas normal. D’autant plus que les prix justes doivent être payés aux pays qui conservent les forêts du bassin du Congo (premier poumon mondial et dont la RDC possède à elle seule plus de 60 % de la superficie) et les propriétaires fonciers doivent être indemnisés pour leur engagement à long terme à stocker le carbone sur leurs terres.
L'Afrique vulnérable et sans capacités d’atténuation et d’adaptation au changement climatique
L’humanité entière est confrontée aux différents défis liés au changement climatique qui est en fait, l’ensemble des variations des caractéristiques climatiques en un endroit donné au cours du temps : réchauffement ou refroidissement.
En modifiant les équilibres naturels (températures, cycle de l’eau, courants marins et aériens…), le dérèglement climatique est responsable de diverses perturbations observées à travers le monde et les conséquences les plus immédiates et régulières sont entre autres: l’augmentation de la fréquence, de la durée et de l’intensité des événements météorologiques extrêmes (inondations, tempêtes, cyclones, sécheresses et feux de forêts, épisodes caniculaires…). D’autres phénomènes dont l’évolution se fait de manière lente, mais perceptibles dans le monde sont entre autres: la fonte des glaces et l’élévation du niveau des mers, l’érosion progressive des côtes des mers et océans, la désertification des espaces, la raréfaction des ressources, le bouleversement des écosystèmes et la disparition de certaines espèces animales et végétales.
Selon le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat, GIEC, les changements climatiques peuvent entraîner des dommages importants suivant : l’élévation du niveau des mers et des océans, l’accentuation et augmentation des événements climatiques extrêmes (sécheresses, inondations, tempêtes, cyclones, etc.), la déstabilisation de l’équilibre éco systémique des forêts, les menaces sur le cycle de l’eau et les ressources d’eau douce, la baisse de production dans le monde agricole et piscicole, la désertification et la perte de superficies émergées, la réduction de la biodiversité et principalement des espèces des milieux humides (récifs coraliens, mangroves, etc…. la prolifération et l’extension des maladies tropicales (paludisme, etc.) et infectieuses (salmonellose, choléra, etc...).
En effet, l’Accord de Paris sur le climat signé en 2016, a décidé de maintenir le réchauffement climatique à 1,5-2 °C maximum d’ici à 2100. Donc, les pays devraient diminuer davantage les seuils d’émissions de gaz à effet de serre des secteurs les plus polluants pour limiter le changement climatique.
Du point de vue de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), l'Afrique présente donc un niveau de vulnérabilité élevé et manque de capacités pour atténuer les effets du changement climatique et s'y adapter. Les pays africains ont besoin d'un meilleur accès au financement et aux autres aides disponibles par le biais des mécanismes du Protocole de Kyoto et des accords de Marrakech sur le financement afin d'améliorer les capacités techniques et institutionnelles, de soutenir et d'accélérer le développement et la mise en œuvre des Programmes d'action nationaux d'adaptation.
Bokulaka Baende
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