Premier pays producteur du cobalt au monde, deuxième pour le cuivre, la RDC détient un sous-sol tellement riche et stratégiquement nécessaire pour le monde dans la cadre de la transition énergétique dans laquelle se dirige le monde, notamment suite au changement climatique. Quoi qu’au centre des enjeux, la RDC ne dispose pourtant pas d’une politique, d’un agenda, d’une stratégie pour que ces minerais profitent à la population congolaise.
Ce qui explique la démarche d’une dizaine d’organisations de la Société Civile congolaise qui se sont réunies à Kinshasa, au Cercle Elais, samedi 11 mai dernier, après un atelier quelques semaines plus tôt à Lubumbashi. Les participants réfléchissent sur la stratégie, la vision citoyenne qui décline la perception de la société civile sur la manière dont les minerais essentiels pour la transition énergétique devront être gérés pour générer des profits aux congolais et à l’Etat congolais.
« Les échanges ont été fructueux pour que demain nous disposions de notre agenda. Nous prenons le devant par rapport au gouvernement parce que nous avons constaté que du côté public, des institutions, on est dans une sorte de fragmentation, d’une gouvernance fragmentaire des ressources minières. La société civile prend un pas d’avant dans le sens qu’elle se positionne avec l’espoir de pousser le gouvernement à doter le pays d’une stratégie sans laquelle la RDC ne pourra pas tirer profit du potentiel et d’opportunités qu’offrent les minerais de la transition énergétique », a indiqué Jean-Pierre Okenda de l’ONG Resource Matters.
Ces organisations se sont convenues de poursuivre le travail afin d’en arriver à cet objectif. Le document qui sortira de ces discussions servira aussi de plan de plaidoyer pour pousser les autorités à l’action. La société civile s’organise pour identifier concrètement quelles sont les opportunités, les enjeux et menaces qui s’offrent pour que la RDC se dote d’une stratégie qui va permettre de capitaliser la demande croissante des minerais essentiels pour la transition énergétique, les capitaliser comme opportunité pour stimuler ou forger l’industrialisation économique de la RDC.
Les minerais critiques englobent une série de ressources essentielles à la construction des infrastructures de la transition énergétique et numérique telles que les panneaux solaires, éoliennes, véhicules électriques, écrans tactiles, etc. Il s’observe, actuellement dans le monde, un certain engouement à l’échelle globale ou une certaine prolifération d’initiatives qui visent à traiter cette question mais sur le fond, tout le monde veut assurer l’accès à ces minéraux là, avec comme défi, la chaîne d’approvisionnement.
« Nous ne pouvons pas nous engager efficacement, assurer la défense des intérêts de la RDC et de la population congolaise sans pouvoir avoir une réflexion approfondie, un agenda congolais. On a fait une avancée aujourd’hui, on va valider la stratégie, identifier les opportunités d’action, après on va engager les discussions avec les autorités et d’autres partenaires », ajoute Jean-Pierre Okenda.
La population congolaise aura fort à bénéficier dans cette démarche car, selon la banque mondiale, 72% des congolais vivent dans la pauvreté alors que le pays a un sous-sol énormément riche. Parmi les défis qui se présentent devant cette initiative de la société civile, il y a la corruption, la fraude et les flux financiers illicites.
Les organisations de la société civile qui participent à cette élaboration de la stratégie nationale sur les minerais critiques sont Resource Matters, Centre Carter, Afreewatch, IBGDH, OEARSE, SARW, Maison des mines du Kivu, IPDHOR, OSCMP, CEGEMI, Prospérité partagé, ADDH, Maniema Liberté, CdC/RN Ituri, CRONGD, Oisillons et RCL.
En tant que partie prenante à la bonne gestion des métaux de la transition énergétique centrée sur le citoyen, la société civile a déjà une ébauche de l’agenda stratégique restructuré autour de 6 objectifs :
- Élaborer et mettre en œuvre une vision globale du gouvernement de la RDC quant à la gestion des minerais critiques ;
- Mise en place mécanismes de protection de l'environnement et des humains des communautés riveraines ;
- Mettre en place une politique sectorielle effective de lutte contre corruption, la fraude et les flux financiers illicites ;
- Optimiser la collecte des revenus et la transparence et la redevabilité dans la chaîne de collecte et des dépenses des revenus ;
- Mettre en place un écosystème favorable à l'accroissement de la valeur ajoutée locale, le développement des infrastructures et l'acquisition des technologies ;
- Améliorer la connaissance des réserves minéralogiques de la RDC.
Kuzamba Mbuangu
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