En vue du maintien et de la gestion du bassin forestier de la République Démocratique du Congo, l'un des trois poumons verts, à côté du Brésil et de l'Indonésie, la RDC avait créé, en 2012, le Fonds national pour la réduction des émissions provenant de la déforestation et de la dégradation des forêts (Fonaredd).
Mais 12 ans après, cette institution bat de l'aile, alors qu'il vise également l’amélioration des niveaux de vie et des revenus de la population congolaise.
Dans un rapport publié par l'institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence (Ebuteli), ce service mis en place par l'État congolais se plaint de l'insuffisance des ressources des bailleurs de fonds et les contraintes budgétaires de l’État congolais comme l'une des causes des résultats mitigés qu'il a réalisés depuis sa création.
« En termes d’atteinte des objectifs visés, nous notons les résultats mitigés de ce fonds, qui avait pourtant suscité beaucoup d’espoir à sa création...En effet, les résultats mitigés du Fonaredd s’expliquent d’abord par l’insuffisance des ressources des bailleurs de fonds et les contraintes budgétaires de l’État congolais qui n’ont pas permis au fonds de réaliser des investissements de grande envergure pour la conservation des forêts congolaises », peut-on lire dans ce document de 25 pages.
Par ailleurs, le Fonaredd, depuis sa création, se heurte à la faible capacité de mobilisation des financements climatiques. Ce, malgré ses quatre sources de financement originelles.
« À sa création, il était prévu que ce fonds soit alimenté par quatre sources de financement : le fonds Cafi, les investissements internationaux publics et privés, le fonds vert pour le climat et le budget national congolais. Jusqu’à présent, les investisseurs privés sont très peu intéressés en raison notamment des contraintes institutionnelles de la RDC, le fonds vert tarde à produire ses effets et les espoirs de bénéficier d’un financement important restent minces », explique-t-il, rappelant les 200 millions USD comme premier financement climatique de grande envergure reçu par le pays en 2016, grâce à la signature de la première lettre d’intention entre le gouvernement congolais et Cafi (l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale).
En dépit de la seconde lettre d'intention signée entre le gouvernement congolais et Cafi, de l'ordre de 500 millions de dollars en mai 2022, mais aussi les apports de bailleurs des fonds, ramenant le financement climatique à 750 millions USD, ce montant reste de loin inférieur selon les besoins prévus par le gouvernement.
« Entre 2016 et 2022, les apports des bailleurs passant par le Fonaredd s’élèvent à 250 millions de dollars américains. Le 30 mai 2022, le gouvernement congolais et Cafi ont signé la seconde lettre d’intention de 500 millions de dollars américains couvrant les cinq prochaines années. Ce financement climatique totalisant 750 millions de dollars américains est de loin inférieur aux besoins prévus par le gouvernement. Le ministère de l’Environnement et du développement durable estime que, d’ici 2030, la RDC a besoin de mobiliser 48,68 milliards de dollars américains pour mettre en œuvre les initiatives d’atténuation (25,60 milliards) et les mesures prioritaires d’adaptation aux changements climatiques (23,08 milliards) », indique ce rapport.
Et D'ajouter:
« En effet, au-delà de la contribution attendue de la RDC pour lutter contre le réchauffement climatique, il s’avère que le pays se situe au cinquième rang mondial des pays les plus vulnérables aux effets du changement climatique, sans pour autant disposer des capacités pour y faire face ».
En effet, la RDC, à elle seule, rassemble à plus de 60% de l’ensemble du massif forestier du Bassin du Congolais s’étend également au Cameroun, à la République du Congo, la République centrafricaine, la Guinée équatoriale et au Gabon, ses ressources étant au cœur d'un enjeu à l'échelle planétaire, au fort de sa contribution à la régulation du climat par la séquestration du carbone, estimée à 1,5 milliard de tonnes par an.
D'après des recherches menées lors de ces dernières années, la plus grande tourbière tropicale se trouve en RDC, et s'étend sur 16,7 millions d’hectares contribue également à la lutte contre le réchauffement climatique en stockant.
Entre 26 et 32 milliards de tonnes de carbone, soit l’équivalent de trois ans d’émissions mondiales de combustibles fossiles. D'où la raison du financement du Fonaredd par l'État, à lutter contre la montée des moteurs de la déforestation, qui s'explique par la pauvreté, l’agriculture sur brûlis, l’exploitation artisanale incontrôlée du bois, la consommation en bois énergie, les carences législatives, etc.
Samyr LUKOMBO
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