Le sept mai 2024, le Ministère de l’Environnement et Développement Durable (MEDD) a rendu public un communiqué officiel sur la Prévention des Risques Liés à la Chaleur et Engagement en faveur du Climat. Le MEDD encourage tous ceux qui vivent dans les zones touchées par la montée de la chaleur, à suivre les recommandations de prévention, en veillant particulièrement sur les personnes les plus vulnérables, telles que les femmes enceintes, les personnes âgées, les enfants, les personnes souffrant de maladies chroniques, les personnes vivant avec handicap, les albinos, et toute personne exposée à des risques accrus de complications liées à la chaleur. Aussi de boire régulièrement et suffisamment d'eau pour éviter la déshydratation. Eviter la prise
d’alcool et autres boissons gazeuses, … De garder sa sérénité en évitant la nervosité pour bien contrôler la tension artérielle et ne pas avoir des maux de tête…
A cet effet, une recommandation a été faite à la population de planter au moins un arbre chaque mois, en guise de contribution dans la lutte contre le réchauffement climatique à l'échelle nationale pour le bien planétaire.
Cependant, tout en félicitant Madame la Ministre pour des justes moyens de précaution individuelles liées au changement climatique ; force est de signaler que, ces mesures individuelles, quoique prioritaires et nécessaires, ne sont pas suffisantes pour le bon contrôle de ce très grand fléau planétaire et millénaire qu'est le changement climatique.
D'où, il est important de rappeler que la responsabilité sur le contrôle des paramètres liés au changement climatique est d’abord et avant tout d'ordre mondiale,
puis nationale, et enfin individuelle.
A. SUR LE PLAN MONDIAL :
Rappelons que c’est depuis 1992 que la RDC avait ratifié la Convention-Cadre des
Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC). Et en 2006, le pays avait mis en place son Programme d’Action National d’Adaptation au Changement Climatique (PANA). Pourtant jusqu'à ce jour, sa mise en œuvre n’a jamais été effective.
D'où, Selon la CCNUCC la RDC figure parmi les 50 pays identifiés en tant que Pays les Moins Avancés (PMA) en dispositions relatives à la lutte contre le réchauffement climatique.
A cet effet, dans la logique de la CCNUCC, le pays devrait bénéficier du soutien financier des Etats développés et émetteurs des Gaz à Effet de Serre (GES) pour faciliter l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques. Mais puisque la RDC n’a jamais mis en œuvre son Plan National d’Adaptation au changement climatique, voilà pourquoi elle ne bénéficie pas de financement lié à cette fin. D'où, il est urgent pour la RDC de marquer les pas en ce qui relève de sa contribution dans cette bataille collective, inter-étatique et mondiale. Surtout que fort malheureusement, la situation relative au changement climatique est plus catastrophique maintenant qu’il y a 18 ans ; l'âge d'ailleurs qui correspond à l'année de l'élaboration du premier PANA pour la RDC. Malheureusement, malgré l'aggravation toujours continuelle et montante du fléau, la RDC ne fournit encore aucun effort dans sa part de responsabilité dans cette lutte contre le changement climatique. Pourtant ce manque d'initiative au niveau national lui fait perdre beaucoup d'avantages sur le plan mondial, dont son éligibilité aux aides de la CCNUCC.
Et ceci nous pousse à nous poser la question de savoir si l’adaptation aux changements climatiques est vraiment une réalité aux yeux du gouvernement congolais, ou un mythe ?
B. SUR LE PLAN NATIONAL :
Il sied de signaler que le reboisement en tant que premier et plus grand moyen de
lutte contre le changement climatique, n’est pas en premier lieu la prérogative du
citoyen, mais plutôt et avant tout du gouvernement. D’où vu la vulnérabilité de la
population congolaise à cette grande fatalité, le gouvernement devrait faire preuve d'efficacité et urgence à l'instar d’autres Etats du monde avec des projets pratiques et visibles capables de répondre aux besoins immédiats, ainsi que ceux du moyen et long terme axés principalement sur : Le Reboisement, Électricité, Transport, Logement et Eau potable pour s’adapter à la chaleur accablante.
Ceci étant, il est impérieux de sensibiliser et aider à l'amélioration des :
1. Moyens de transport : Les conditions de transport en commun sont
inhumaines et inconfortables, et exposent la santé physique et mentale des
passagers. Prendre le transport en commun précisément dans les milieux urbains ressemble à un cachot, dépourvu d’aération. D'où, il est d'une importance capitale de doter la population congolaise des moyens de transport confortables dans le cadre d’adaptation aux changements climatiques.
2. Le logement : fort malheureusement jusqu'à présent les congolais sont en
train de construire sans prendre en compte les enjeux climatiques du moment.
D'où, il faudra que le gouvernement prenne des dispositions techniques et
populaires urgentes et sûres quant aux modalités et qualités des constructions,
avec le système de climatisation intégrée en vue d'une aération en équilibre avec
les besoins du corps. Car jusqu'à présent, même en milieux urbains, les congolais
vivent dans des conditions de chaleur non contrôlée ni mesurée et surtout sans
aucun lien avec les contraintes climatiques de leur environnement.
3. L'eau potable : l'accès à l'eau potable est réduit aux nantis ; et la vie de l'entière majorité des populations est extrêmement en danger. D'où il est
impérieux de penser au renforcement du système et capacité de production, purification et distribution d’eau potable. En pensant aussi à réaménagement et création des espaces publics de rafraîchissement.
4. L’Électricité : Qui est très capitale dans la gestion de la chaleur à travers les
appareils de ventilation et ou chauffage. Pourtant avec le système de délestage, voir même de manque d'électricité dans certaines communes ou provinces, les
populations sont complètement exposées aux effets néfastes liés au changement
climatique.
D'où, en définitive, le défi du changement climatique n’est possible que dans la logique d’une implication à l'échelle de la planète-Etat-Individu et non le contraire. Et Il est pratiquement impossible d’intégrer l’adaptation aux Changements climatiques sans l’amélioration des infrastructures de base.
Stéphanie SONGOLO SALUMU
Chercheure en changement climatique
Les fortes pluies du 4 et 5 avril ont plongé Kinshasa dans le chaos en provoquant une inondation exceptionnelle de la rivière Ndjili qui traverse 4
Les différents acteurs de l’environnement ont été réunis du mercredi 19 au jeudi 20 mars à Kabinda, chef-lieu de la Province de Lomami, dans
Tosi Mpanu Mpanu, spécialiste des questions climatiques et environnementales, a été nommé, vendredi 7 mars, conseiller principal du président Félix