L'institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence (Ebuteli), a organisé, jeudi 25 juillet 2024, un forum public qui s'est appesanti sur «le rapport Fonaredd face aux défis du financement climatique et de la gouvernance en RDC».
Invité à présenter ce rapport sur le fond national pour la réduction des émissions provenant de la déforestation et de la dégradation des forêts (Fonaredd), rendu public le 11 juillet dernier, le professeur Jolino Malukisa a relevé que ce fonds qui joue un rôle central dans la gestion des ressources forestières et le financement climatique en RDC, est souvent limité par le problème de gouvernance, par les défis du financement climatique et les tensions institutionnelles.
À l'en croire, les 750.000.000 USD, obtenus à la suite de la deuxième lettre d'intention de 500 millions de dollars,signée entre le gouvernement et le cafi après la première de hauteur de 200 millions USD, ne représentent rien en termes des attentes de la RDC. D'où l'importance de mener des réformes sur le plan institutionnel, de lutter contre la corruption, de faire preuve de transparence et de redevabilité pour tirer plus de financements.
« Nous avons fait le diagnostic du Fonaredd, et nous avons trouvé que sept cent cinquante millions de dollars pour notre État c'est très faible. Nous nous sommes rendus compte qu'il y a des défis qu'il faut relever. Comment passer de sept cent cinquante millions à des milliards ? Il nous faut des réformes sur le plan institutionnel. Parce que c'est vrai nous avons des grandes potentialités, mais pour que nous puissions tirer davantage des financements, il faudra que nos institutions fonctionnent correctement, il faudra lutter contre la corruption, il faudra qu'il y ait de la transparence, la redevabilité», a relevé le professeur Jolino Malukisa.
La politique d'une bonne gouvernance au sein de Fonaredd, insiste-t-il, peut aider la République Démocratique du Congo à gagner davantage, à l'instar du Brésil et de l'Indonésie, mais également la recherche d'une cohésion interne entre le ministère de l'environnement et des finances afin de favoriser des échanges fructueux avec les bailleurs de fonds pour que le peuple Congolais sort bénéficiaire.
De son côté, Henri Muhiya, expert et ancien secrétaire de la commission épiscopale pour les ressources naturelles(CERN) de la CENCO, regrette du faible financement octroyé à la RDC à l'issue de la Cop 21, tenue à Paris, en France en 2015, alors qu'elle fait partie des pays qui polluent moins. Qu'à cela ne tienne, M. Henri Muhiya estime que le défi reste la gestion des fonds déjà reçus, moins soient-ils.
« En principe le financement devrait être recherché par chaque pays. Mais compte tenu de la question qui s'est avérée très cruciale au niveau mondial à la Cop 2 1 à Paris, il y a eu des engagements des pays développés pour pouvoir donner des financements. Les financements sont entre-temps donnés, mais dans la répartition on a constaté que le gros du finalement allait vers les pays riches, qui polluent le plus, et les pays pauvres qui polluent le moins ont moins d'argent. Mais pour le cas de la RDC, on a reçu jusque-là sept cent cinquante millions depuis 2016 jusqu'à 2023. C'est très minime par rapport aux attentes de la RDC, qui parle de quarante-huit milliards à peu près pour résoudre la question climatique. Mais le défi c'est la gestion des fonds déjà reçus, qui demandent qu'on puisse bien les gérer», a-t-il dit.
La Direction inventaire et aménagement forestiers du ministère de l'environnement, représentée par Maya Mankuni, reproche le Fonaredd de manque d'un mécanisme de suivi de tous les fonds alloués pour la population autochtone, pour les différents projets des communautés locales, d'où son inquiétude de savoir si seulement si ces fonds ont atteint les cibles.
12 ans après sa mise en place par l'État congolais, ce service se plaint, dans son rapport, de l'insuffisance des ressources des bailleurs de fonds et les contraintes budgétaires de l’État congolais comme causes des résultats mitigés qu'il a réalisés depuis sa création en 2012. Il se plaint également de la faible capacité de mobilisation des financements climatiques. Ce, malgré ses quatre sources de financement originelles, qui sont le fonds Cafi, les investissements internationaux publics et privés, le fonds vert pour le climat et le budget national congolais.
Samyr LUKOMBO
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