La République démocratique du Congo détient plus de 60% des forêts du bassin du Congo, considéré comme le 1er poumon mondial dans la lutte contre le dérèglement climatique vue la quantité de tonnes de carbone séquestrée. Pour protéger ses forêts, le Gouvernement congolais avait pris une mesure conservatoire, le moratoire, depuis plus de 18 ans.
Cette mesure n’a pas pu empêcher la destruction à grande échelle des forêts congolaises mettant ainsi en danger la biodiversité, les autochtones et les communautés locales qui en dépendent malgré les dénonciations des plusieurs organisations de la société civile environnementale internationale et nationale.
Eve Bazaïba fait revivre la la guerre
L’ancienne opposante au régime de Félix Tshisekedi, Ève Bazaïba est arrivée à la tête de la Vice-Primature en avril 2021.
Elle propose, en juillet, 10 mesures pour une gestion durable des ressources naturelles parmi lesquelles la levée du moratoire en cours en matière d’octroi des titres d’exploitation forestière.
Ève Bazaïba reproche retient deux griefs contre le moratoire :
1° Le décret n’a pas fixé de timing alors qu’un moratoire doit être fixé dans le temps. On ne peut continuer à rester dans cette mesure provisoire qui a duré 20 ans durant, a-t-elle précisé ;
2° En dépit du moratoire, les concessions sont octroyées et certaines mêmes converties en concession de conservation.
Pour elle, ces faiblesses appellent à une évaluation et surtout à sa levée tout en mettant en place les mesures contraignantes pour éviter l’illégalité.
Deux arguments qui ont fait remous dans le camp de défenseurs de l’environnement.
Une campagne internationale et nationale a été organisée pour exiger du gouvernement congolais le maintien du moratoire avec à la tête Greenpeace Afrique.
Une délégation de l’ONG internationale Greenpeace Afrique après le dépôt d’un mémo à la PrimaturePour cette ONG, les 10 mesures proposées par Ève Bazaïba sont cyniques.
“L’effort de la ministre de déguiser la levée de l’interdiction en une mesure de ‘bonne gouvernance’ ne trompe personne. C’est un plan cynique qui ne ferait que céder encore plus du territoire de la RDC à des entreprises étrangères désireuses de saccager la forêt, ouvrant un nouveau boulevard aux forestiers”, a déclaré Irène Wabiwa Betoko, cheffe de la campagne Greenpeace Afrique pour la forêt du Bassin du Congo.
« Avec le chaos actuel dans le secteur forestier et l’absence de planification de l’utilisation des terres, cette mesure est une menace à la fois pour les personnes et la nature. Au lieu d’éclairer de nouvelles voies de destruction, la RDC a besoin d’un plan de protection permanente de la forêt, y compris la gestion par les communautés qui y vivent et en dépendent », a poursuivi Mme Betoko.
Greenpeace Afrique a écrit au groupe des bailleurs et aux autres institutions notamment l’Union Africaine pour alerter contre le danger de lever le moratoire sur les forêts congolaises.
Résultats ?
Cette campagne a finalement payé. Le débat a été relancé au niveau du Conseil des ministres par le Président de la République démocratique du Congo qui voudrait se rassurer sur la gestion des écosystèmes forestiers alors que s’approchait la COP26 à Glasgow en Écosse (Royaume-Uni).
Les pays bailleurs notamment la Grande-Bretagne au sein de L’Initiative pour les Forêts d’Afrique Centrale (CAFI) ont exigé des explications claires de l’État congolais sur la levée du moratoire. Le débat lors des négociations a été houleux. Pour l’Etat congolais, c’est arbitraire de maintenir le moratoire pendant 10 ans à venir. Quant au groupe des bailleurs, il faudra respecter les dispositions nécessaires avant de lever le moratoire comme l’exige les ONG internationales. Au finish, aucune de ces positions n’a eu raison sur l’autre. Une solution plutôt politique a été trouvée entre les deux parties aux négociations. l’État congolais à laisser à CAFI la responsabilité de financer entièrement le processus de la programmation géographique qui doit aboutir d’ici à 31 décembre 2022.
Beaucoup d’experts considèrent cette décision comme juste tant pour les défenseurs de l’environnement que pour le gouvernement congolais.
“Je crois que nous avons trouvé là une solution intermédiaire qui n’est pas dans l’extrême comme le réclament les ONG mais qui permet au Gouvernement de travailler avec CAFI. Si la condition de programmation géographique est faite dans une année, dans une année le moratoire sera levé. Si cela atteindra 3 ans, 4 ans, 20 ans, on attendra. Donc ce n’est pas un problème de durée mais plutôt un problème de conditions. Si toutes les conditions sont réunies, le moratoire sera levé”, a expliqué Me Augustin Mpoyi, expert congolais en question de protection des forêts.
L’année 2022 qui a commencé sera un 2ème round pour le combat sur la levée du moratoire d’autant plus que Ève Bazaïba reste convaincue dure comme fer que la mesure sera levée alors que Greenpeace Afrique n’est pas prête à se contenter de la solution “Politique” trouvée durant les négociations CAFI-RDC.
Auguy Mudiayi
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