Actuellement la RDC fait face à plusieurs maladies endémiques. Parmi elles, on dénombre entre autres le paludisme, le choléra, la rougeole etc. Pour seul le paludisme à titre d’illustration, le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) a tout récemment indiqué que plus de 21 millions de cas ont été enregistrés sur l’ensemble du territoire national en 2019 pour plus de 13 072 décès. A l’origine de toutes ces maladies se trouvent plusieurs causes dont celles liées à l’environnement. La dégradation des conditions environnementales des effets souvent néfastes sur la santé humaine et la qualité de vie des populations. C’est ce qu’attestent les études sur le sujet et les différents organismes chargés d’étudier la relation entre la santé et l’environnement.
L’environnement est compris comme l’ensemble des composants naturels de la planète Terre comme l’air, l’eau, l’atmosphère, les roches, les végétaux, les animaux, et l’ensemble des phénomènes et interactions qui s’y déploient, c’est-à-dire tout ce qui entoure l’homme et ses activités.
Selon l’Organisation Mondiale de la santé (OMS), une étude exhaustive de plus de 100 experts du monde entier a donné naissance à un rapport intitulé « Prévenir la maladie grâce à un environnement plus sain » dans lequel une étude complète est présentée sur la manière dont l’environnement dans son ensemble impacte sur la santé.
Globalement, à en croire l’OMS, on estime que 24% de la charge mondiale de morbidité (ensemble des causes qui peuvent produire une maladie) et 23% de tous les décès peuvent être attribués à des facteurs environnementaux. Pour les enfants âgés entre 0 et 14 ans, ces chiffres sont encore plus élevés. En plein 21ème siècle, la protection de l’environnement est devenue un enjeu majeur. La préservation de l’environnement est un des trois piliers du développement durable, d’où le lien entre santé et environnement a, de nos jours, pris toute son importance.
Et pour bien comprendre cette relation c’est-à-dire comment l’environnement peut impacter sur la santé humaine, DeskNature.com a approché deux experts en la matière : le professeur Thierry Tangou du département des sciences de l’Environnement à l’Université de Kinshasa (UNIKIN) et le Docteur Bernard Tshikobo, médecin généraliste à l’hôpital Fushi situé dans la commune de Ngiri-Ngiri.
Quelques causes de dégradation d’un environnement et leurs incidences sur la santé humaine
D’après le professeur Thierry Tangou, en considérant l’environnement comme étant un milieu dans lequel vivent les animaux ou un milieu qui met en interaction les êtres vivants et les écosystèmes, il est bien clair que s’il n’est pas bien entretenu, les êtres vivants qui y vivent, donc leur habitat ne va pas répondre à certaines conditions, qui devraient leur permettre de vivre une vie saine.
Un environnement peut devenir malsain à la suite de plusieurs causes qui, en réaction, occasionnent diverses maladies. C’est le cas de la mauvaise gestion des eaux usées (une eau usée est une eau souillée par une activité humaine quelconque, industrielle ou domestique).
« Il y a un moment au niveau de Camp Luka, il y avait le choléra. C’était un problème qui était parti d’une mauvaise gestion des eaux usées. Dans les eaux usées, nous avons toutes sortes de pathogène surtout dans celles de ménage, les eaux d’origine de toilette que nous appelons les eaux noires ou les eaux valles. Lorsqu’il y a une mauvaise gestion de ces eaux, l’homme peut facilement se contaminer à travers les vecteurs qui s’y trouvent. Malheureusement pour ces habitants, il y avait l’agent pathogène causal du choléra. Il y a eu le choléra dans ce milieu », relate le Prof. Tangou.
Toujours en rapport avec l’eau, qui est un composant phare de la planète Terre, une autre cause pouvant ouvrir le champ à des maladies et spécifiquement le paludisme, c’est la mauvaise gestion des eaux de pluies. Quand elles ne sont pas bien gérées, les eaux pluviales se transforment en eaux stagnantes c’est-à-dire eaux qui ne coulent pas.
« Les eaux stagnantes constituent ce qu’on appelle les gîtes larvaires (une eau stagnante ou à faible courant, douce ou salée). Les moustiques ont la facilité de pondre dedans et de proliférer. Et parmi ces moustiques, si par malheur, il y a beaucoup plus d’anophèles (anophèle = moustiques qui est vecteur du paludisme), vous verrez que cela ne pourrait que favoriser le palu. En dehors de ça, on peut prendre les eaux de baignade. Quand vous avez les eaux de baignade dans lesquelles on met n’importe quoi, des gens qui vont à la baignade seront exposés. Ils pourront facilement contracter de maladies liées à l’eau qui peuvent être présentes. Je crois que surtout dans le domaine des eaux, vous allez comprendre qu’il y a un lien étroit entre les maladies et l’environnement », martèle l’enseignant.
Outre l’eau, il y a aussi l’air en tant que composant de l’environnement qui peut être à l’origine des maladies dans un environnement qui n’est pas bien assaini.
Le professeur Tangou note que dans un environnement qui n’est pas bien entretenu, il y a dégagement de toutes sortes de substances qui peuvent facilement amener les gens à développer les maladies pulmonaires ou encore respiratoires.
Toujours avec l’air, explique-t-il, les maladies peuvent être liées à la chaîne alimentaire si celle-ci a été souillée par un environnement malsain : « Cela peut se passer à travers les ressources sagnétique ou à travers le rejet. Lorsqu’il y a une absorption de certains éléments qui peuvent être toxiques et que la toxicité se tendrait jusqu’au niveau de rejetons, quand l’homme viendra manger des rejetons, il pourra facilement développer des maladies ».
Alternatives de remédiation à des situations causées par un environnement malsain. Cas des maladies
« Quand on assainit le milieu, on peut déjà lutter au premier degré contre tous ces facteurs », fait savoir le Docteur Bernard Tshikobo, médecin généraliste.
· Du point de vue de l’eau
D’après le médecin, il est conseillé de facilement et régulièrement se débarrasser des flaques d’eau afin d’éviter de créer un biotope c’est-à-dire un milieu propice à la ponte des œufs des anophèles qui produit les moustiques plus tard.
Et d’ajouter :
« Il est prouvé que même dans des piscines ou dans l’eau que nous gardons à la maison sans couvrir peuvent permettre à l’anophèle de venir pondre les œufs. Même les boîtes de conserve qui ne sont pas recouvertes, une fois qu’il pleut, elles contiennent de l’eau. Ces eaux peuvent servir de tes larvaires ».
Selon le Professeur Thierry Tangou, on préconise scientifiquement qu’avant d’être rejetées dans la nature, les eaux usées doivent être préalablement traitées. C’est là qu’on parle de traitement des eaux usées. Elles ne peuvent peut pas être renvoyées directement dans la nature parce que ce sont des eaux souillées. Avant de les rejeter dans la nature, il faudrait le faire passer par les installations de curations.
« Déjà une fois, je dirais principale, cette opération va préserver beaucoup d’écosystèmes aquatiques (…). Le but est d’abattre la pollution qu’il y a dedans à un niveau normatif, qui écarte les dangers. Une fois que les eaux sont passées par ce genre des dispositifs et réacteurs, elles peuvent terminer leur course dans le récepteur naturel sans pourtant causer trop de soucis », insiste-t-il.
Toujours en rapport avec l’eau, Dr. Tshikobo propose une lutte assez spécifique dite lutte anti-larvaire pour prévenir le paludisme.
La lutte anti-larvaire consiste à introduire dans des étangs, dans des marécages où les anophèles viennent pondre leurs œufs, des animaux qui mangent les larves des anophèles. Il y a de poissons qui se nourrissent de larves des anophèles, on peut les introduire. C’est une méthode biologique souligne le médecin qui, cependant insiste sur les risques que court la méthode chimique.
« Mais, j’insiste sur les effets un peu négatifs de la méthode chimique où nous utilisons des insecticides. Les insecticides peuvent aussi altérer la biodiversité parce que ce sont de produits chimiques qu’on répand un peu par ici et par là. Cela peut avoir des conséquences sur l’écologie du milieu. Donc, on conseille plus l’assainissement pour ne pas recourir aux moyens très chimiques. Donc, c’est dans ce cadre-là que nous incitons les gens à assainir le milieu ».
· Du point de vue de l’air
Ici, le professeur Tangou soutient par exemple, qu’on ne peut pas renvoyer de fumées toxiques sans pourtant au préalable séquestrer la pollution qui y a dedans. On peut mettre en exergue les particules pour éviter à ce qu’il y ait dégagement de beaucoup de particules fines qui peuvent poser facilement des problèmes chez les êtres vivants ou qui peuvent aller s’absorber sur certaines surfaces solides. Il y a des moyens technologiques pour limiter aussi ou encadrer généralement les industriels qui ont tendance à polluer l’air.
Japhet Toko et Trésor Mutombo
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