La Coalition des organisations de la Société civile pour le suivi des réformes et de l’action publique (CORAP) estime que la convention entre le gouvernement congolais et Fortescue Future Industries concernant le développement du gigantesque projet hydroélectrique Grand Inga sera un contrat conclu en violation des lois congolaises, à savoir, sur la passation des marchés publics, sur les PPP (Partenariats publics-privés) et surtout celle relative au secteur de l’électricité. Cette plateforme des organisations de la Société civile congolaise, trouve inconcevable que l’Etat congolais puisse signer un contrat de gré à gré pour un tel marché de plus de 20 milliards de dollars américains.
A la lumière de ses analyses, la CORAP conclu que le projet de développement des industries vertes substantielles qui prend en charge le projet Grand Inga dans le Kongo Central, déroge aux lois de la République démocratique du Congo. Et il ne semble être qu’à l’avantage de la société Fortescue Future Industrie.
Parce que, argumente la CORAP, la RDC devra donner soit une concession ou une licence renouvelable sans limite à cette firme australienne. Bien au-delà, cette société sera exemptée de taxes, impôts et de redevances, pendant toute la durée du contrat.
Raison pour laquelle, dans son communiqué de presse publié jeudi 17 juin courant, la CORAP recommande au Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo de ne pas signer un tel accord, vu qu’il déroge aux lois du pays et n’est qu’à l’avantage de la firme, au détriment du peuple congolais. Signer cet accord, commente-t-elle, « c’est vendre le plus grand potentiel hydroélectrique de la RDC à l’aveuglette ».
En effet, comme d’aucuns ne l’ignorent, au cours de sa conférence de presse tenue samedi 12 juin 2021 à Goma, le Chef de l’Etat congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a présenté Dr Andrew Forrest, entrepreneur australien et patron de la firme Fortescue Metal Group (FMG), comme étant l’investisseur le plus sérieux et qualifié pour mettre en œuvre le projet Grand Inga.
Par rapport à ces considérations, son entreprise a toutes les chances de bénéficier de l’exclusivité pour le développement du « projet de développement des industries vertes substantielles en République Démocratique du Congo ». Lequel vise la production énergétiques de plus de 70 GW, à partir des projets Inga 4, 5, 6,7, 8 ; du projet Mpioka ; du projet Matadi et des turbines fluviales à débit d’eau naturelle pour alimenter les industries vertes qui seront implantées dans le site de Banana au Kongo-Central.
Aucune urgence à développer le projet Grand Inga
Cependant, dans son communiqué, la CORAP rappelle en outre que « La construction des barrages est un exercice auquel le pays (la RDC) est habitué depuis l’époque coloniale. Les technologies et les entreprises spécialisées dans la construction de grands projets hydroélectriques sont connues, d’autres sont déjà en RD Congo en train de réaliser certains projets comme Zongo II, Busanga, etc. Cela ne nécessite pas de chercher une entreprise qui a un brevet d’invention ou les droits exclusifs ».
Et elle soutient en plus qu’« il n’y a pas non plus de raison de confier la construction ou le développement de Grand Inga à Fortescue Future Industries pour des raisons techniques ou artistiques. D’ailleurs, cette entreprise australienne n’a pas battu sa réputation dans la construction des grands barrages hydroélectriques mais plutôt dans l’extraction du fer, même si Fortescue Metal Group est aussi dans les énergies renouvelables ».
Voilà pourquoi, la CORAP pense qu’il n’y a pour la RD Congo aucune urgence à développer le projet Grand Inga, étant donné qu’il n’y a aucune industrie qui ait exprimé les besoins en énergie de manière urgente.
Quant à certaines entreprises minières, la CORAP pense qu’elles ont besoin de l’énergie hic et nunc et non dans 5 ou 10 ans. « Et pour la même raison, il n’y a aucune situation que l’on peut qualifier de force majeure qui justifierait le gré à gré », martèle-t-elle.
Cette plateforme des organisations de la Société civile congolaise renchérit, enfin, que les projets susmentionnés que compte développer la firme australienne Fortescue Future Industries en République démocratique du Congo ne peuvent pas être classifiés parmi les marchés spéciaux, parce qu’ils ne remplissent pas les conditions. Mais encore, s’il en était le cas, un décret du Premier ministre allait statuer là-dessus.
Puisque, la loi stipule qu’« un marché spécial ne concerne que l’acquisition des équipements ou fournitures et les prestations de toute nature strictement liées à la défense nationale, à la sécurité et aux intérêts stratégiques de l’État. Ils font l’objet d’un décret du Premier ministre délibéré en conseil des ministres », rappelle la CORAP.
Bokulaka Baende
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