La vice-Primature, Ministère de l'Environnement et du Développement Durable, le PNUE, Rainforest Alliance et Action d'Aide Sanitaire et de Développement aux plus Démunis (AASD) ont procédé ce mercredi 2 mars 2022 à l'hôtel Fleuve Congo au lancement officiel d'un projet dans le paysage Salonga dont le but est de promouvoir la gestion efficace du Parc national de la Salonga en facilitant aux communautés l'acquisition et la gestion des forêts communautaires, tout en participant à l'amélioration de leur bien-être. Le projet, dénommé To BATELA Salonga, a comme zone d'intervention le corridor Monkoto et la zone Wafanya (territoire de Monkoto, province de la Tshuapa) et vise à soutenir les communautés qui mettent le plus de pression sur les ressources du parc, dont les forêts sont fréquentées par des espèces d'importance pour la conservation, sont habitées par des peuples autochtones et ont le potentiel de développer des activités économiques alternatives.
"Il a été enregistré des conflits entre les populations locales et les gestionnaires de nos parcs nationaux. Les conflits à tord où à raison mais nous pensons qu'avec ce genre de projet nous pouvons responsabiliser les populations locales, leur donner des moyens parce-que il ne suffit pas seulement de leur dire de ne pas toucher aux parcs nationaux ou aux airs protégés mais il faut aussi leurs donner des solutions palliatives. Ce projet vient comme une solution palliative aux populations qui étaient plusieurs fois lésées par le fait que on a toujours fait appel à eux pour qu'ils arrivent à contribuer à la conservation de la nature et à la préservation de nos airs protégés, voilà pourquoi nous disons que ce projet tombe à point nommé" a déclaré Héritier Mpiana, Directeur de Cabinet Adjoint de la VPM, ministre de l'environnement et développement durable Ève Bazaiba.
Pour le Représentant de Ève Bazaiba à ces assises, la mise en place de ce projet reste cependant un défis, l'enclavement de la contrée, les résistances locales, la pauvreté, tout ceux-ci peuvent être des pesanteurs à sa réussite. Il a appelé à l'implication des leaders locaux pour atteindre les objectifs assignés à ce projet.
"Nous osons croire en la forte implication de la notabilité locale ici représentée. J'exhorte donc tous les experts, participants à cet atelier à faire montre de créativité et de plus d'engagement pour formuler des propositions concrètes et pertinentes susceptibles de contribuer à l'atteinte des objectifs de ce projet. Je reste donc optimiste quant à ce au regard de la qualité de la composition des participants. J'insiste sur la gestion rationnelle des ressources financières mises à la disposition de notre pays par le biais de ce projet, j'insiste également sur la transparence dans la gestion, sur la nécessité de l'appropriation des acquis de ce projet par les principaux bénéficiaires ainsi que sur la nécessité d'une bonne coordination avec les autres initiatives"a-t-il ajouté.
Le projet "To BATELA Salonga" s'assurera d'une représentation équitable des femmes dans les processus et les comités de planification communautaire, ainsi que de promouvoir des projets, des associations et des groupes de producteurs spécifiques aux femmes, ciblant 1 700 femmes parmi les 3 600 bénéficiaires directs du projet. La stratégie du projet visant à assurer une représentation et une participation équitables des peuples autochtones consiste à les consulter séparément et à donner la priorité aux villages exclusivement habités par les Batwa pour la mise en oeuvre d'activités du projet avec un objectif de 700 autochtones parmi les 3 600 bénéficiaires directs.
"Il y aura des activités de développement rural, on aura deux principales activités qu'on va mener donc la gestion des ressources naturelles accompagné les populations de Monkoto dans la gestion des ressources qui leurs sont propres, ce sont leurs ressources et on va les accompagner, comment utiliser les ressources aujourd'hui et garantir aussi un peu pour les générations futures, c'est ça une de première composante du projet. La deuxième composante le développement des alternatives, comment les populations de Monkoto vont développer les alternatives pour améliorer leurs conditions des vies, améliorer leur bien-être donc on vient les appuyer, nous venons rien créer, nous venons appuyer les populations qui sont installées dans le corridor de Monkoto qui depuis la création du Parc vivent dans l'extrême pauvreté", a expliqué Monsieur Serge Alain Ekollo, Country Director Chez Rainforest.
Et de poursuivre :
"Cette pauvreté n'est pas dûe à la présence du Parc, elle est dûe d'abord à une prise de conscience la population s'accroît, les ressources ne s'accroissent pas, il faut emmener cette population à prendre conscience du potentiel que leur territoire regorge et mieux les gérer pour garantir n'est ce pas leur survie et la survie des populations des générations futures. Nous nous concentrons sur un volet agriculture, forêt, accompagner la population à développer les alternatives agricoles, élevages et bien d'autres, même dans le petit métier pour améliorer leurs conditions des vies, leur bien-être".
Le Représentant du Gouverneur de la province de Tshuapa estime que c'est un projet d'une importance capitale pour la réduction de la pauvreté des populations. Il a affirmé que si ce projet s'est conclu par des résultats probants, il ouvrira la porte à la duplication de cette expérience dans d'autres aires protégés en République Démocratique du Congo.
"Au nom de mon gouverneur, je prêterai une attention particulière à la mise en œuvre de ce projet et l'équipe de coordination qui le pilote bénéficiera de tout mon appui donc de l'appui de notre province. Mon souhait est que dans l'exécution de ce projet, une importance particulière soit accordée aux activités à impact visible sur la vie des communautés locales. Je pense particulièrement à la réhabilitation des pistes rurales et à l'accompagnement des paysans dans les activités Agro pastorales génératrices des revenus", a fait savoir ce membre du gouvernement provincial de la Tshuapa.
Ce projet de 5 ans (2020-2025), financé à hauteur de près de 5.700.000 dollars par le Fonds pour l'Environnement Mondial (GEF) contribuera à faire progresser 5 des 9 programmes du Plan d'aménagement et de gestion des terres de la Salonga. L'objectif est de soutenir et d'améliorer la conservation de la biodiversité dans le corridor de Monkoto et le parc national de la Salonga grâce à la gestion communautaire des forêts et au développement d'alternatives économiques durables pour les communautés locales.
Ces assises vont se clôturer ce jeudi 04 mars 2022 à Kinshasa, Capitale de la République Démocratique du Congo.
Clément Muamba
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