Des pêcheurs de Boma ont confirmé que le majestueux Fleuve Congo connaît beaucoup de problèmes aujourd’hui. Ce qui impacte négativement sur la production des poissons devenue trop faible comparativement aux années passées. Ils l’ont indiqué à l’issue d’une « matinée pour la protection des écosystèmes aquatiques » tenue le jeudi 17 décembre dernier dans cette deuxième ville de la province du Kongo Central, située à plus de 480 kilomètres à l’Ouest de la ville-province de Kinshasa sur la Route nationale n°1.
A cette occasion, ils ont cogité avec leurs accompagnateurs sur la problématique de la protection durable des rivières, et surtout du Fleuve Congo qui est une richesse nationale et un patrimoine d’eau douce pour l’Afrique et le monde. Ces échanges ont donc gravité autour des stratégies de plaidoyer à mettre en place en faveur de la protection des écosystèmes aquatiques et marins et de l’amélioration des conditions de vie de la pêche et des pêcheurs en République démocratique du Congo. Ces pistes de plaidoyer portent notamment sur les problèmes, les responsabilités et les actions à envisager.
Ainsi, ont-t-ils énuméré quelques causes de la dégradation des écosystèmes aquatiques du Fleuve Congo, de la qualité de la pèche et de la vie des pratiquants de la pêche. Ils citent premièrement l’absence d’une bonne politique de dragage de l’eau par la Congolaise des voies maritimes (CVM). Cette société de l’Etat, affirment-ils, déverse le sable dans les zones qu’elle appelle « mortes », alors que ce sont des zones à forte production des poissons, ont signifié les pêcheurs.
D’autres causes sont le drainage des sables par les barrages d’Inga 1 et 2 ; les affluents qui se déversent dans le fleuve des déchets ménagers et plastiques ; le mouvement des gros navires qui déversent des déchets pollués sur le fleuve (les huiles et autres déchets) ; la présence des buffles « Belone » appartenant au Grand Elevage (GEL) qui broutent l’herbe aux abords du fleuve, les lieux où les poissons conservent les œufs.
Il a été aussi déploré le fait que les espaces appartenant aux pêcheurs sont parfois vendus ou ravis en désordre par des personnes influentes du pays, au point que les pêcheurs manquent d’espace pour accoster leurs pirogues ou préparer leurs matériels de pêche. Pour la ville de Boma dans le Kongo Central, les espaces ravis sont : Fichel, Petit pont, Wenze ya mabaya, Kumbu, Molodi, etc.
Un autre problème ce sont des hippopotames qui menacent les pêcheurs et qui détruisent les bateaux de pêche, ils détruisent aussi les champs des femmes qui cultivent le long du fleuve. Toutefois, ces hippopotames sont protégés par l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), et il est strictement interdit de les abattre.
Les pêcheurs se lamentent aussi qu’il n’y a pas des magasins à Boma pour qu’ils s’approvisionnent en outils de pêche ; mais également du manque des moyens de conservation des poissons, pour assurer la transition du moment de la pêche au déplacement des produits vers le lieu de consommation. Faute de quoi, les poissons pourrissent souvent et les pécheurs s’appauvrissent davantage.
Appel à des mesures sévères pour l’éradication des pratiques de pollution
Face à tous ces problèmes, les pêcheurs et autres participants à cette « matinée pour la protection des écosystèmes aquatiques » se sont proposés de mener un plaidoyer au niveau du Gouvernement de la République afin qu’il prenne des mesures sévères pour éradiquer des pratiques de pollution ; et un autre pour une prise en charge effective du secteur de la pêche par les ministères national et provinciaux.
Et ils ont recommandé aux ONG accompagnatrices de faire un monitoring des lois (sur la pêche et autres) en chantier au niveau du parlement, pour s’assurer de la prise en compte des aspirations des pêcheurs en faveur de la protection du fleuve et de la pêche. Les pêcheurs de Boma se sont également accordés pour que leurs représentants participent, par le biais du syndicat des pêcheurs, à des réunions au niveau des ministères provincial et national concernés.
Mais aussi, ils se sont résolus de consulter les différentes autorités du secteur ; et de l’organisation de l’Assemblée générale des pêcheurs. Les participants ont pensé également renforcer l’organisation des pécheurs autour de l’Association des pêcheurs de Boma pour assurer le grand rôle de syndicat et de brigadier de la protection du fleuve.
Signalons par ailleurs que cette « matinée pour la protection des écosystèmes aquatiques » a été organisée par les organisations CORAP (Coalition des organisations de la Société civile pour le suivi des réformes et de l’action publique) et FESO (Femmes solidaires), dans le cadre d’un programme de l’Alliance Fishnet coordonnée par Health of Mother Earth Foundation. Fishnet est une alliance internationale offrant un espace aux pêcheurs pour échanger sur les réalités de la pêche.
Les organisations membres de Fishnet Alliance ont pour mission de surveiller le fleuve et éviter toute forme de pollution, en vue de protéger les écosystèmes aquatiques. Et son programme de renforcement des capacités des pécheurs vise à renforcer le plaidoyer au niveau local, provincial et national, en vue de l’amélioration des conditions de pêche et des pratiquants de la pêche d’une part, et de l’autre, la protection durable des écosystèmes aquatiques en RDC.
Les objectifs de cette matinée ont permis d’atteindre des résultats probants, dont le plus importants est la consolidation d’un cadre de renforcement des capacités des pécheurs d’une part. Et d’autre part, la capacitation des pêcheurs de Boma sur la nécessité de se constituer en une brigade de surveillance, capable de communiquer et de s’organiser. Ce, en vue d’un plaidoyer efficace au niveau local, national et international, pour la protection des écosystèmes aquatiques.
Bokulaka Baende
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