Le Parc présidentiel de la N'sele se meurt à petit feu. Situé à quelques kilomètres de l'aéroport international de N'djili (Kinshasa), ce site touristique abandonné à son triste sort est victime d'une spoliation sans précédent, indiquent les autorités congolaises.
Des parcelles y sont loties et des maisons poussent comme des champignons alors que le site est bel et bien gardé par les militaires et les policiers. Ce qui suscite l'indignation du Gouvernement congolais qui constate le mépris de la loi N°14 sur la Conservation de la nature en République démocratique du Congo.
D'où le cris d'alarme du ministre du Tourisme qui appelle à mettre fin à la spoliation de cette aire protégée.
Modero Nsimba estime que cette spoliation du Parc présidentiel de la N'sele est une responsabilité collective.
"Si la génération qui nous a précédé en politique a tout terminé comme villa à la Gombe, nous demandons à cette génération de laisser l'habitude de spolier les biens de l'Etat et surtout le biens de l'humanité. Le parc de la N'sele est en train de se vider. Je suis passé par là il y a 4 jours. Au su et au vu de tout le monde, on interpelle quand-même, même la presse de crier là dessus. On a des militaires et des policiers à l'entrée, cela nous laisse croire que c'est nous les gens du régime actuel. C'est une interpellation, le parc de la N'sele à Kinshasa doit être protégé parce que c'est un espace qui compte", a déclaré Modero Nsimba lors de la journée des états généraux de la conservation de la biodiversité organisée le 10 février 2022 à Kinshasa.
Et d'ajouter :
"J'interpelle tous ceux qui ont besoin de concession d'aller acheter un peu plus loin. Le Congo est vaste. Le Maréchal Mobutu l'a laissé, le Président Kabila l'a laissé, le Président Kabila fils l'a laissé c'est comme ça qu'il a construit Kingakati en face en abandonnant le parc de la N'sele et le Président Félix Tshisekedi va le protéger. Gare à ceux qui prennent les parcelles au parc de la N'sele".
Une commission d'enquête de la Présidence de la République devrait être mise en place pour mettre de l'ordre.
“Cela fait plus de 5 mois que le Président de la République avait mis en place une commission pour qu’on arrête de construire. Une équipe était descendue sur le terrain pour faire le constat. Il y avait des délégués de la Présidence, de la 14e région militaire, de la Police nationale congolaise pour faire un constat. Au lieu que ces gens attendent la décision du Président de la République, ils ont bafoué, ils continuent à lotir le terrain, ils continuent à construire comme si l’État n’existait pas”, a expliqué le Général Massi Bamba Albert, le Commandant du Corps chargé de la sécurisation des parcs nationaux et réserves apparentées (CorPPN).
Sur le plan écologique, la forêt du parc présidentiel de la N’sele est un bouclier contre les graves inondations dans plusieurs parties de Kinshasa.
“Ce parc protège la ville de Kinshasa. Le fleuve (Congo) vient de Kisangani et c’est ici que nous avons sa grande courbure. Ce sont ces arbres ici qui empêchent que les eaux ne puissent pas inonder Kinkole et le reste de la ville. Si on arrivait à détruire ces plantes, c’est une catastrophe naturelle qu’on est en train de préparer. Vous savez que c’est facile de détruire la nature mais c’est difficile de la reconstruire surtout de financer les dégâts”, a interpellé Benoît Kisuki,commandant adjoint chargé de l’administration et logistique du CorPPN.
Auguy Mudiayi
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