Les habitants de Vitshumbi ( en territoire de Rutshuru) et Kanyabayonga ( en terminale territoire de Lubero) dans la province du Nord-Kivu disent non à tout projet visant l’exploitation du pétrole dans le parc national des Virunga.
Ils l’ont fait savoir à l’issue des séances de sensibilisation organisées à leur intention, du 4 au 6 décembre 2020, par le Réseau CREF en partenariat avec l’ONG allemande Regenwald/Sauvons la forêt. Ces assises qui ont porté sur l’expérience du Nigeria dans l’exploitation du pétrole ont été organisées à travers des projections publiques des documentaires.
Les rencontres ont réuni les représentants des pêcheurs, des agriculteurs, de la société civile, des institutions locales, de l’administration forestière, des confessions religieuses, des associations des femmes et jeunes ainsi que des médias ont eu pour objectif de sensibiliser les communautés riveraines du PNVI sur les conséquences néfastes qui peuvent découler de l’exploitation du pétrole dans les Virunga et les pousser à s’engager pour la protection de leur environnement.
A l’issue de ces rencontres, les participants ont souligné qu’après toutes les analyses faites, l’exploitation du pétrole ne viendrait qu’empirer la situation des populations riveraines et exposer le parc, une aire protégée, à la destruction.
« Le contexte est en soi fragile. La zone regorge des groupes armés et milices autour de la gestion des ressources naturelles. Les communautés d’un coté se sentent lésés dans leurs droits, où les impacts des bénéfices que génèrent le parc ne sont pas visibles sur le terrain. Et à leur tour, elles sont accusées par les gestionnaires du parc d’envahissement du parc. Nous n’arrivons pas à comprendre ce qui peut pousser l’Etat congolais à vouloir sacrifier toute une population revenant sur la valeur tant économique qu’écologique de ce parc »,a regretté un habitant dans la foulée.
Le 5 décembre 2017, l’Association Dominion petrolieum Congo, Soco exploration-production Congo et la Congolaise des hydrocarbures sur le bloc V du Graben Albertine ont obtenue du gouvernement congolais l’ordonnance N°10/044 du 18 juin 2010 portant approbation du contrat de partage. Cette ordonnance autorise l’exploration et l’exploitation du pétrole dans les blocs V et IV du Rift Albertin touchant la majeure partie du parc national des Virunga et toutes les limites du lac Édouard.
Les habitants de Vitshumbi et Kanyabayonga, deux agglomérations riveraines du parc national des Virunga, demandent par ailleurs au Président de la République d’annuler l’ordonnance autorisant les activités pétrolières dans le parc.
« Tant que l’ordonnance présidentielle autorisant les activités pétrolières dans le parc des Virunga est encore là, nous resterons alertés et sur nos gardes. En aucun cas nous n’accepterons d’être divisés pour des intérêts personnels au détriment des intérêts communautaires. Nous prions au Président d’annuler cette ordonnance » ont laissé savoir les participants à ces séances de sensibilisation.
« Toute activité pétrolière dans cette zone constitue une menace pour l’immense et riche diversité d’écosystèmes, de faune et de flore incomparable du Parc de Virunga qui est d’une valeur universelle exceptionnelle. Le Parc National des Virunga présentant un écosystème très fragile, ce dernier risquerait d’être victime de la pollution et d’autres conséquences écologiques dues aux activités des hydrocarbures en son sein. C’est plus de 65000 personnes qui dépendent directement des ressources du Lac sans compter des milliers de gens situés dans les périphéries, qu’on aura sacrifié. Mais aussi la loi sur Conservation de la nature de février 2014 en vigueur en RDC interdit toute activité pétrolière dans une aire protégée » a dit Madame Clarice BUTSAPU, agent au sein du Réseau CREF et facilitatrice de ces assises.
Le Parc National des Virunga est l’un des plus anciens parcs de l’Afrique. Il est inscrit au patrimoine mondial de l’humanité.
En 2010, les travaux d’exploration et production du pétrole dans le parc des Virunga ont été lancés. Selon les statistiques, il regorgerait une réserve pétrolière estimée à 6758 milliards de barils repartie sur 172.075 hectares soit 21,5% de la surface totale du parc classé au patrimoine mondial par l’UNESCO.
Plusieurs communautés riveraines et défenseurs de l’environnement se sont opposées à ce projet. En effet étant convaincue que l’exploitation au risque zéro n’existe pas, la moindre pollution aurait des conséquences non seulement sur la biodiversité écologique que regorge le lac Edouard, qui à lui seul occupe plus de 3000 pêcheurs sans compter les personnes impliquées dans la filière poissons et qui génère plus de 30 millions de dollars américains pour la survie de plus de 65 000 personnes riveraines du lac Edouard, mais aussi sur l’écosystème du parc national des Virunga en général.
Jonathan Kombi, à Goma
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