C’était comme une façon pour Mme le vice-premier ministre, ministre de l’Environnement et Développement durable, Eve Bazaïba, de répondre aux Ongs internationales de défense de l’environnement, lors du briefing tenu conjointement avec le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, le jeudi 02 septembre courant devant les journalistes. Notamment, par rapport aux dénonciations de ces Ongs internationales en réaction à la levée du moratoire en cours en matière d’octroi des titres d’exploitation forestière, huitième point des 10 mesures urgentes relatives à la gestion durable des ressources naturelles– forêt, que Mme le VPM a préconisées et proposées au Conseil des ministres.
Et les journalistes ont insisté avec des questions à ce sujet. De répondre, Eve Bazaïba a déclaré que : « …nous avons levé le moratoire qui était à notre niveau une mesure minima, pour prendre des mesures maxima, coercitives, dans l’objectif de protéger justement les ressources naturelles du pays. Nous levons le moratoire, mais nous faisons l’évaluation de toutes les conventions. Là où nous devons retirer les licences d’exploitation, nous n’allons pas nous interdire de le faire. Là où nous allons élargir nos aires protégées, nous n’allons pas nous interdire. Ça fait partie de CDN (Contribution déterminée nationale) où nous avons des assignations à ce sujet ».
Poursuivant dans le même cadre, la patronne de l’environnement congolais renseigne que les entreprises qui exploitent les forêts congolaises aujourd’hui travaillent soit dans l’illégalité totale, semi-illégalité, ou dans l’informel. « Et du coup, les statistiques on a du mal à les avoir. Voilà pourquoi, nous avons pris ces mesures de révision de tous les contrats de concessions octroyées. Et nous irons avec le cadastre forestier pour mesurer mètre-carré par mètre-carré, kilomètre-carré par kilomètre-carré, pour savoir qui est ici, qui fait quoi ? Vous êtes en ordre, nous sommes en ordre avec vous. Vous n’êtes pas en ordre, nous allons vous demander de faire vos valises, revenir quand vous voudrez, et suivre la législation congolaise en la matière », a-t-elle souligné avec un ton ferme.
Auparavant, elle a expliqué qu’il y a eu un moratoire depuis 2002 jusqu’à aujourd’hui, période pendant laquelle le pays s’est décidé de ne plus octroyer des concessions d’exploitation forestière. « Le Gouvernement congolais a dit qu’il ne veut plus de l’abattage des arbres. Et il a demandé aux entreprises forestières et autres exploitants forestiers de conserver les concessions leur octroyées. Pendant ce moratoire, le Gouvernement congolais n’octroyait plus des titres ou permis d’exploitation forestière », a-t-elle dit.
Cependant, ajoute-t-elle : « malgré ce moratoire décrété par le Gouvernement de la République, mais des gens ont continué à exploiter les forêts congolaises. Il y a même des gens qui ont des concessions de conservation, mais qui procèdent à l’exploitation des minerais.
C’est pourquoi, nous nous sommes demandé à quoi sert le moratoire qui est dépassé ? Et par la logique, une mesure conservatoire ne peut pas demeurer définitivement. J’ai parlé ici du provisoirement définitif. Ce qui ne peut pas exister ».
Quid de la polémique ?
Pour rappel, au cours de la onzième réunion du Conseil des ministres qui a eu lieu le vendredi 09 juillet dernier, les membres du Gouvernement de la République avait entre autres examiné et adopté le dossier relatif aux 10 mesures urgentes relatives à la gestion durable des ressources naturelles– forêt, proposées par la VPM Eve Bazaïba au regard des enjeux et défis écologiques planétaire de l’heure.
Et elle avait indiqué que ces mesures sont motivées par le souci d’assainir la gestion du secteur de l’environnement, d’instaurer la bonne gouvernance et de mettre en œuvre la stratégie d’élargissement de l’assiette fiscale. Mais aussi, d’améliorer la gouvernance environnementale en RD Congo et de mettre le pays au même diapason que ses pairs, au regard du contexte global dominé par le changement climatique et les enjeux politiques, économiques et financiers qui en découlent.
Voilà pourquoi, ces mesures préconisées sont regroupées en deux principaux axes : changement climatique et crédit carbone ; et, gestion de forêts. Ils portent sur : l’institution de la taxe carbone ; la création de l’autorité de régulation du marché de carbone ; le lancement des études en vue de l’élaboration de la politique nationale sur le changement climatique et l’adoption d’un cadre légal y relatif ; la tenue des états généraux de la forêt de la RDC et la poursuite de l’opérationnalisation du Conseil consultatif national des forêts ; l’élaboration d’une politique forestière nationale pour la RDC.
Mais également, la Re-visitation des concessions forestières octroyées à ce jour ; l’institution d’une commission chargée d’examiner la situation des bois rouges abandonnés et/ou stockés dans l’ex-province du Katanga ; la levée du moratoire en cours en matière d’octroi des titres d’exploitation forestière ; la prise d’un arrêté interministériel portant suspension de l’exportation de toutes essences de bois d’œuvre en République démocratique du Congo ; et la conciliation des données statistiques entre les services qui interviennent dans le secteur de l’environnement (DGDA, OGEFREM, OCC, DGRAD, DGI, etc.).
Pas toutes, mais seulement la huitième mesures avait soulevé l’inquiétude des organisations internationales œuvrant pour la protection et la défense de l’environnement. Il s’agit de Greenpeace Africa, la Rainforest Foundation UK et la Rainforest Foundation Norway.
Dans un communiqué conjoint publié ce mardi 13 juillet 2021, elles se sont insurgées contre cette mesure de Mme le VPM « visant à lever l’interdiction des nouvelles concessions d’exploitation forestière dans la deuxième plus grande forêt tropicale du monde ». « Le moratoire national, en vigueur depuis 2002 face au chaos généralisé dans l’industrie forestière, a été constamment violé. Sa levée permettrait cependant davantage une braderie massive du territoire national, mettrait en péril les communautés locales et exacerberait les crises climatiques et de biodiversité », ont-elles noté.
Bokulaka Baende
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