L’Ong Greenpeace Afrique poursuit la sensibilisation pour la protection des forêts du bassin du Congo et contre la levée du moratoire sur les forêts de la République démocratique du Congo instauré depuis maintenant 19 ans.
Lors d’un live animé ce jeudi 23 septembre 2021, cette ONG a appelé à la mobilisation de tout le monde pour dire Non à la levée du moratoire afin de protéger les forêts congolaises et éviter au pays ainsi qu’au monde entier des catastrophes naturelles impensables.
Pour Mme Irène Wabiwa, Chef du projet forêt par intérim chez Greenpeace Afrique, la question de la levée du moratoire n’a pas d’alternative car la levée ne profitera ni aux Congolais moins encore au Congo.
“Je ne sais pas qu’il faut parler d’alternative en ce qui concerne la levée du moratoire. La RDC ne va rien gagner si le moratoire est levé. Si la RDC n’est pas parvenue à gagner dans le secteur forestier, c’est à cause du chao, de la corruption, de l’impunité, de l’évasion fiscale. Vendre plus de forêts dans ce contexte aussi précaire ne fera qu’empirer et accentuer le chao. Ce sont les communautés locales et peuples autochtones qui vont s’appauvrir davantage. Ce sont les entreprises chinoises, entreprises européennes qui viennent piller les forêts de la RDC, c’est ce petit groupe des Congolais, des officiels qui travaillent pour leur propre compte qui vont encore s’enrichir. Donc, il est grand temps pour chaque internaute, pour tout Congolais, pour tout citoyen du monde de dire NON à la levée du moratoire. Parce que si ce moratoire est levé, nous allons vivre des catastrophes naturelles impensables qu’on ne saura pas arrêter. Et la RDC n’est pas prête à pouvoir faire face aux conséquences que peut entraîner la levée du moratoire”, a déclaré Irène Wabiwa.
Proroger le moratoire jusqu’à quand ?
Pour Greenpeace Afrique, la question de la période que doit durer le moratoire alors mesure provisoire ne doit pas intéresser. C’est plutôt la réalisation des objectifs que s’était fixé l’État congolais en instaurant ledit moratoire qui doit intéresser. Tant que ces objectifs n’ont pas été atteint, il est donc obligatoire de proroger le moratoire et l’améliorer.
“Le moratoire est une mesure temporaire donc limitée dans le temps. Mais il faut noter que ce moratoire a été décrété avec des objectifs précis entre autres pour permettre au Gouvernement congolais d’assainir le secteur forestier, de mettre de l’ordre dans ce secteur, mettre fin à ce chao dans lequel était plongé le secteur forestier, rendre ce secteur viable sur le plan économique, sur le plan environnemental et social. Mais ces objectifs ne sont pas encore atteints. Même si cela fait 19 ans aujourd’hui, ce n’est pas la bonne question que l’on doit se poser. Pour combien de temps ? Il faut plutôt se poser la question de savoir est-ce que les conditions sont réunies pour étendre l’industrie forestière, pour vendre plus de forêts ? On parle de 10 millions d’hectares qui sont entre les mains d’exploitants forestiers, ce n’est pas moindre”, a expliqué Mme Irène Wabiwa.
La vie de peuple autochtone et communautés locales menacée
Plusieurs centaines de communautés locales et de peuples autochtones dépendent des forêts congolaises. Lever le moratoire pour des raisons économiques serait tuer ces milliers d’humains et toute la biodiversité.
“En ville, nous avons les supermarchés, si nous voulons nous approvisionner. Mais les communautés locales et le peuple autochtone n’ont pas de supermarchés. C’est la forêt qui constitue leur supermarché. En ville, nous avons les pharmacies. Mais les communautés locales et peuples autochtones n’en ont pas. Si un membre de la communauté tombe malade, ils vont dans la forêt pour prendre des plantes médicinales pour se faire soigner. S’ils veulent construire, en ville nous avons des quincailleries, mais le peuple autochtone et les communautés locales n’en ont pas. Ils ont la forêt pour s’approvisionner en matériaux de construction. Et donc, si on détruit aujourd’hui la forêt pour des intérêts économiques en levant le moratoire, on va tuer la vie de milliers des Congolais. Est-ce que la RDC veut vraiment sacrifier la vie des milliers des Congolais pour des raisons économiques qui ne vont même pas l’aider à relever l’économie nationale ? Personne n’a le droit de saccager la vie de plusieurs congolais”, argumente Mme Irène Wabiwa.
Malgré la mobilisation des organisations et mouvement de défense des droits des peuples autochtones à ce sujet, les bailleurs internationaux font jusque-là une sourde oreille.
De son côté, l’État congolais campe sur sa position. Le moratoire doit être levé quoi qu’il en soit pour être remplacé par des mesures maxima coercitives.
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