Pour empêcher le pillage de ses immenses forêts et protéger ainsi leur biodiversité, le Gouvernement de la République démocratique du Congo avait décrété en 2002 le moratoire sur l’attribution de nouveaux titres d’exploitation forestière. Et avec l’appui de la Banque mondiale, la Rdc était supposée transformer son secteur forestier en une industrie durable qui devrait générer des milliards de dollars américains de revenus et des milliers d’emplois, tout en protégeant la forêt.
Cependant, les organisations de la Société civile environnementale, tant nationales qu’internationales, dont Greenpeace Afrique, déplorent que le Gouvernement congolais viole toujours le moratoire qu’il a lui-même mis en place en 2002. Selon elles, le Gouvernement congolais contourne à cet effet le moratoire avec l’intention de le lever avant que les conditions préalables ne soient remplies, « menaçant ainsi la deuxième plus grande forêt tropicale au monde ».
Et au lieu de mettre en place les mesures auxquelles il s’était engagé, dénoncent-elles, le Gouvernement congolais a violé à maintes reprises ledit moratoire, en accordant de nombreux titres illégaux, alimentant la corruption et créant d’énormes dommages économiques et sociaux. Et elles estiment que le gouvernement congolais doit maintenir ce moratoire sur l’attribution de nouvelles licences d’exploitation forestières tant que les conditions définies par la loi ne seront pas remplies.
Pour ces organisations, vu la faible contribution de l’exploitation forestière industrielle au Trésor public, les autorités congolaises devraient donc explorer et promouvoir des alternatives comme la foresterie communautaire.
Les forêts congolaises contribuent à la survie de la planète
Pour rappel, la République démocratique du Congo est au cœur des forêts du bassin du Congo (deuxième massif forestier du monde ou poumon mondial, après l’Amazonie au Brésil), dont elle possède à elle seule, plus de 60% de la superficie. Aussi, les forêts occupent 66,5 % du territoire de la Rdc (plus de 2.345.000 Km²).
Les forêts congolaises, d’une superficie de 155 millions d’hectares, représentent environ un dixième de ce qu’il reste de la forêt tropicale dans le monde. Elles abritent des éléphants de forêts, des gorilles, des bonobos, des okapis, des centaines d’espèces d’oiseaux et des milliers de plantes.
Environ 40 millions de personnes trouvent leurs moyens de subsistance dans les forêts congolaises, comme leur nourriture ou leur bois de chauffage. La seule couverture forestière de la Rdc permet de stocker 7 % des émissions mondiales de carbone, devenant ainsi l’un des plus importants réservoirs au monde de carbone.
Coffre-fort de la biodiversité mondiale et régulateur du climat subsaharien, la Rdc représente 7% du potentiel REDD (Réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts) mondial. La Rdc possède donc une immense richesse écologique, et elle est d’une importance cruciale pour l’équilibre climatique mondial.
Bokulaka Baende
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