Le Parc National des Virunga a annoncé ce mercredi 15 octobre la naissance de six lionceaux dans la vallée transfrontalière d’Ishasha, à la frontière entre la République Démocratique du Congo (RDC) et l’Ouganda. Cette heureuse nouvelle marque une avancée significative dans les efforts de conservation de cette espèce emblématique, menacée depuis plusieurs années.
Selon Mustafa Nsubuga, coordinateur international de terrain pour le projet des lions de la vallée d'Ishasha à Virunga, ces lionceaux sont issus de la troupe de la lionne Masika, déjà bien connue dans la vallée d'Ishasha. Masika et l'une de ses sœurs ont donné naissance à six lionceaux au cours des derniers mois, portant le nombre total de membres de leur troupe de trois à neuf individus.
La vallée d’Ishasha, réputée pour sa biodiversité remarquable, voit ainsi s’agrandir la famille de Masika, une lionne emblématique ayant survécu à de nombreuses menaces telles que le braconnage, les conflits humains-faune, ou encore la destruction de son habitat naturel. Ces naissances, rares et précieuses, sont le fruit des actions conjointes du Parc National des Virunga, de ses partenaires, et du soutien de l’Union européenne, du parc national Queen Elizabeth (Ouganda) et de l’Autorité de la faune sauvage de l’Ouganda.
Le parc souligne que ces lionceaux sont les descendants de P1, jeune lionne et fille de Masika, et seraient les petits de Djiku, un lion mâle également suivi de près par les équipes de conservation. Cette filiation témoigne de la résilience et de la stabilité relative que certaines familles de lions parviennent à maintenir dans un environnement pourtant très hostile.
Ce n’est pas la première fois cette année que le parc enregistre une bonne nouvelle du côté des félins. Le 5 juin dernier, trois lionceaux étaient également nés dans la même famille. Avec ces nouvelles naissances, le nombre total de lionceaux dans la troupe de Masika s’élève désormais à neuf.
De plus, le 8 octobre dernier, le parc a annoncé la naissance de deux autres lionceaux, cette fois issus de Hope, la fille de Julia, deux lionnes qui sillonnent la vallée d’Ishasha. « Hope a donné naissance à deux lionceaux en bonne santé, perpétuant ainsi l’histoire de sa famille et l’avenir des lions dans la vallée », précise le parc.
Ces naissances interviennent dans un contexte extrêmement difficile. Depuis 2022, la région est confrontée à une insécurité persistante due à la présence de groupes armés, notamment l’AFC/M23, les ADF, les miliciens Maï-Maï et les FDLR. À ce jour, près de la moitié du parc est sous la menace directe de quelque 1 500 combattants.
Ces conflits ont fortement perturbé les activités de conservation, mettant en danger non seulement les espèces protégées, mais aussi les équipes de rangers et de biologistes œuvrant quotidiennement à leur préservation.
Créé en 1925, le Parc National des Virunga célèbre cette année son centenaire. Malgré les multiples défis, il demeure un bastion de la biodiversité mondiale, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les récentes naissances de lionceaux viennent rappeler l’importance vitale de continuer à protéger ce joyau naturel.
Le parc se félicite de cette dynamique reproductive, qu’il considère comme un signe tangible de la résilience de la faune sauvage et de l’efficacité du travail de ses équipes de terrain.
Josué Mutanava, à Goma
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