« Selon les estimations de l’OMS, chaque année, plus de 13 millions de décès dans le monde sont imputables à des causes environnementales évitables. Il s’agit notamment de la crise climatique, qui constitue la plus grande menace sanitaire à laquelle l’humanité est confrontée. En effet, la crise climatique est aussi une crise sanitaire. Nos décisions politiques, sociales et commerciales sont à l’origine de la crise climatique et sanitaire », a déclaré le ministre congolais de la Santé publique, Hygiène et Prévention, M. Jean-Jacques Mbungani. C’était dans son discours adressé à la Nation prononcé à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la santé (JMS), célébrée le 07 avril de chaque année.
Signalons que le thème international de cette édition 2022 est : « Notre planète, notre santé ». Pour le ministre Mbungani, « ce thème constitue un rappel opportun du lien inextricable qui existe entre la planète et notre santé, au moment où la charge épidémiologique due aux maladies non transmissibles et infectieuses est en augmentation, tout comme l’incidence des problèmes liés au climat ».
Et au niveau national, le thème retenu par la République démocratique du Congo est : « notre planète, notre santé vers la couverture santé universelle ». Ainsi, le ministre de la Santé estime qu’en pleine pandémie COVID-19, sur une planète polluée et face à l’augmentation de pathologies telles que le cancer, l’asthme et les cardiopathies, cette journée est donc l’occasion d’attirer l’attention de la communauté internationale sur les mesures à prendre d’urgence pour préserver la santé des êtres humains et de la planète...
Dans son message, il a rappelé que plus de 90 % des personnes respirent un air pollué, résultant de la combustion de combustibles fossiles. « Chaque minute, la pollution de l’air tue 13 personnes des suites de cancers du poumon, de maladies cardiaques ou d’accidents vasculaires cérébraux. Dans le même temps, 9 personnes sur dix respirent un air pollué. Arrêtons de brûler de combustibles fossiles comme le pétrole, le charbon ou le gaz naturel », a-t-il alerté.
Jean-Jacques Mbungani a signalé aussi qu’en République démocratique du Congo comme dans la région africaine, les effets directs sur les principaux déterminants de la santé, les changements climatiques affectent la qualité de l’air et de l’eau, tout comme la sécurité alimentaire, ainsi que l’habitat et les établissements humains. « Les répercussions sont évidentes en termes de charge due aux cardiopathies et aux affections pulmonaires, aux accidents vasculaires cérébraux et aux cancers, pour ne citer que ces exemples », a-t-il martelé.
« Les problèmes environnementaux ont un impact sur la santé humaine »
Et d’expliquer qu’en 2018, les ministres africains de la Santé et de l’Environnement ont entériné la Déclaration de Libreville sur la santé et l’environnement en Afrique, préparée dans le cadre du dixième anniversaire de la Déclaration signée en 2008. Cette initiative soutenue par l’OMS, a signifié le ministre, vise à promouvoir l’investissement public dans la lutte contre les problèmes environnementaux « qui ont un impact sur la santé humaine, tels que la pollution atmosphérique, la contamination des sources d’eau et les dommages causés aux écosystèmes ».
Le ministre Mbungani a ensuite indiqué ce qui suit : « Avec une population africaine qui devrait atteindre le cap de 2,5 milliards d’habitants d’ici à 2050, nous pouvons nous attendre à une urbanisation galopante dans notre pays qui reste exposé aux risques naturels et à une augmentation concomitante des crises sociales, des traumatismes, des maladies et des décès qui leur sont associés. Par conséquent, nous devons prendre d’urgence des mesures d’adaptation et d’atténuation qui s’avèrent nécessaires ».
C’est ainsi que, a-t-il poursuivi, « lors de la 26ème Conférence des parties des Nations Unies sur le changement climatique (COP26) tenue à Glasgow (Ecosse) en novembre 2021, le Président de la République et l’Initiative pour les forêts de l’Afrique centrale (CAFI) ont signé un accord de renouvellement de partenariat fixant les principaux objectifs sur 10 ans, en vue de relever les défis de la pauvreté, du climat et de contribuer à la préservation de la biodiversité. Ce nouveau partenariat conclu entre la RDC et CAFI comprend 8 piliers dont celui relatif à la démographie. L’importance attachée à ce pilier est fondée sur le fait qu’une démographie galopante et non maitrisée est un facteur majeur de la déforestation accélérée, la pollution du milieu de vie et le changement de l’environnement ».
« Il est urgent de préserver les forêts et développer des technologies d’énergie non polluante »
Par conséquent, le ministre soutient qu’« Il est capital et urgent de préserver nos forêts contre les cultures sur brulis, le déboisement pour la production du charbon de bois et l’exploitation exagérée des grumes de bois pour exportation. Au regard de l’importance que revêt l’homme en tant que moteur de la déforestation dont les effets d’entrainement sont directement perceptibles sur notre planète, il est urgent de développer des technologies d’énergie non polluante et n’affectant pas trop l’environnement et la santé des populations. En plus, il faut sauvegarder la santé de l’homme en mettant en place divers mécanismes de protection de la santé ».
Dans cette dynamique, le ministre de la Santé publique, Dr Jean-Jacques Mbungani, appelle le Gouvernement de la République, la société civile, les organisations non gouvernementales, et les communautés à travailler main dans la main, et de se donner mutuellement les moyens d’action. Ce, en vue d’endiguer l’incidence croissante des maladies liées à l’environnement et à des modes de vie impropres à la santé.
« Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre de vue la vérité fondamentale selon laquelle la crise climatique qui constitue la plus grande menace sanitaire à laquelle l’humanité est confrontée, est aussi une crise sanitaire. Un bon environnement garanti la bonne santé de tout un chacun », a conclu le ministre.
Bokulaka Baende
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