En partenariat avec l’Ong internationale de droit belge « Solidarité socialiste » (SOLSOC), le Centre national d’appui au développement et à la participation populaire (CENADEP), une Ong de la société civile congolaise, a organisé ce mardi 25 juillet 2023, un atelier de renforcement des capacités en faveur des membres du Réseau des organisations des producteurs agricoles familiaux de Kinshasa (ROPAFKI) sur la chaine des valeurs agricoles. Ce, en vue de renforcer les chaînes de valeurs agricoles pour nourrir la ville de Kinshasa et participer à la sécurité alimentaire des ménages de la capitale de la République démocratique du Congo.
Cet atelier est organisé pour renforcer la capacité de ROPAFKI en vue de produire des aliments en quantité et qualité saine et équilibré afin de garantir la santé de la population kinoise. C’est ce qu’explique la directrice générale du CENADEP, Me Gabrielle Pero.
« Le CENADEP accompagne depuis plus de 20 ans les petits producteurs agricoles, que ça soit à Kinshasa et dans différentes provinces du pays. Et nous nous rendus compte que l’agriculture telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui par la plupart de nos producteurs agricoles, c’est seulement une agriculture de subsistance. C’est-à-dire, cultiver et vendre. Mais nous pensons que dans la chaine des valeurs il y a plusieurs étapes importantes, notamment la transformation. C’est dans le but de pouvoir ajouter une plus-value à ce qui est produit, au lieu de le vendre à l’état brut. Nous pensons qu’il y a lieu de pouvoir attirer plus de bénéfices si ces mêmes produits sont transformés. C’est-à-dire, une partie est vendue, une autre est transformée localement. C’est justement pour cette raison que cette activité a été organisée pour aider les petits producteurs agricoles que nous accompagnons à acquérir d’autres connaissances de transformations des produits locaux », a-t-elle indiqué dans une interview accordée à la presse.
Et d’ajouter : « Principalement nos bénéficiaires ce sont donc des fédérations des maraichers qui sont dans la périphérie de Kinshasa et qui ont l’agriculture comme activité principale. Ce sont eux qui ont été identifiés comme des premiers bénéficiaires de cette formation et nous qu’avec le temps nous pouvons intégrer d’autres groupes. Quant à la prochaine étape, après avoir acquis ces connaissances, nous pensons pouvoir les accompagner avec des intrants pour que ces petits producteurs agricoles de Kinshasa puissent réellement mettre en pratique les techniques apprises lors de la formation ».
Cette formation était assurée par le fleuriste et environnementaliste Jean Mangalibi Mosengo, coordonnateur de l’Ong « Les Amis de la Nature et du Jardin » et membre de la Fondation El Shaddaï. Dans son enseignement, il a insisté pour que les petits producteurs agricoles de Kinshasa abandonnent carrément les engrais chimiques et minéraux. Et d’utiliser plutôt les engrais organiques et des bio-fertilisants tels que des compostes, des brèches, de la fiente de poule, etc.
M. Mangalibi a ainsi expliqué à ces maraichers de Kinshasa différentes techniques culturales pour un rendement meilleur de leurs produits, mais aussi pour la rentabilité et assurer le développement durable de leurs activités. Ainsi, au cours de cette formation, il a appris aux maraichers membres de ROPAFKI comment rentabiliser quelques cultures dont celles de la tomate, de l’ail, de la ciboulette ou ciboule, de la menthe, de l’oignon, d’épinard, de la « pointe-noire », du poivrot, etc.
« La formation était basée principalement sur la préparation du sol. Parce que pour avoir un bon résultat, il faut d’abord commencer par travailler la terre. Et puis nous avons échangé par rapport à la transformation. Parce que souvent nous cultivons sans savoir qu’on peut arriver à transformer nos produits pour gagner plus dans ce qu’on fait. Ils ne savaient pas toutes ces techniques qu’ils viennent d’apprendre. Et ce qui est bien, ce qu’on leur a fourni certaines informations en échange, il y a aussi certains éléments que nous ignorions, qu’ils nous ont qu’à même communiqués », a-t-il expliqué à la presse.
Auparavant, il a signifié ce qui suit : « Nous savons que dans notre pays aujourd’hui, 80 à 90 pourcent de maraichers utilisent des engrais chimiques minéraux. Pourtant, ils devraient en principe travailler avec des engrais organiques. Voilà pourquoi, on devrait les apprendre certaines méthodes en vue de leur permettre de ne plus continuer à utiliser les engrais chimiques. Et qu’ils puissent travailler afin d’avoir le label « bio ». En ce moment, par rapport à la commercialisation, il y aura d’autres valeurs ajoutées. Sachant bien qu’ils sont habitués juste à cultiver et à planter. Alors il y avait beaucoup d’éléments qui leur manquaient, grâce auxquels tous ce qu’ils produisent peuvent être facilement transformés »,.
Et de poursuivre :
« C’est pourquoi on devrait leur montrer exactement comment transformer la tomate, comment planter l’ail… parce que dans le temps, on disait qu’au Congo l’ail ne peut pas pousser, c’était de l’utopie. Parce que depuis un certain, nous avons démontré que réellement le Congo c’est un pays où tout peut arriver à pousser. Aujourd’hui on est là pour travailler avec les petits producteurs agricoles pour qu’ils voient réellement et expérimenter tout ce que nous leur disons. C’est parce que nous le faisons et nous le pratiquons ici dans notre pays ».
Après quelques conseils prodigués par le modérateur du jour, M. Thomas Mukoko, expert du CENADEP, qui a demandé aux maraichers de ROPAFKI d’innover et de produire davantage tout en protégeant l’environnement, les participants ont recommandé au CENADEP de penser à la construction d’un marché des produits bio dans la ville de Kinshasa.
Et ils se sont engagés, désormais, à abandonner les engrais chimiques et minéraux, pour des pratiques naturelles de fertilisation des sols. Mais aussi, de capitaliser la formation acquise et surtout de mettre à profit des techniques culturales qui leur ont été enseignées.
A savoir, le Réseau des organisations des producteurs agricoles de Kinshasa (ROPAFKI) a été créé en 2005. Aujourd’hui, il compte huit organisations membres de ROPAFKI.
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