Le Président de la République, Félix Tshisekedi, est revenu sur l’impérieuse nécessité de renforcer les mesures d’assainissement dans la ville de Kinshasa. Lors de la réunion du Conseil des ministres tenue vendredi 14 avril 2025, le Chef de l’État, selon le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya, s’est vu dans l’obligation de rappeler une nouvelle fois l’urgence de la situation, désormais qualifiée de profondément alarmante, voire catastrophique.
"Les amas d’immondices qui jonchent nos avenues, les marchés insalubres, les caniveaux obstrués et les déchets plastiques qui envahissent nos cours d’eau traduisent un manque manifeste de suivi dans la gestion de la salubrité publique. Les conséquences sont multiples et graves, notamment la pollution de l’environnement et la propagation des maladies hydriques," a déploré Félix Tshisekedi dans le compte rendu de la réunion.
Face à cette situation qui ternit gravement l’image de la capitale, met en péril la santé des citoyens et compromet le fonctionnement harmonieux de la ville, le Président a annoncé la convocation prochaine d’une réunion d’urgence. Celle-ci réunira l’ensemble des acteurs concernés, tant au niveau du gouvernement central que provincial, ainsi que les services techniques intervenants. L’objectif sera d’évaluer sans complaisance l’exécution des mesures déjà instruites et, le cas échéant, de prendre des décisions immédiates et contraignantes.
"Toute défaillance avérée fera l’objet de sanctions exemplaires, sans aucune indulgence. Il n’est plus question de tolérer la négligence, l’inaction, encore moins la complicité dans un domaine aussi essentiel que celui de la salubrité publique. Chacun devra assumer pleinement ses responsabilités, car la protection de la population, la dignité de notre capitale et le respect des instructions données ne sauraient souffrir d’aucune déviation" , a insisté le Président.
Il a également souligné que " le droit des citoyens à vivre dans un environnement sain constitue un impératif constitutionnel auquel nul ne peut se soustraire. Le Président de la République entend veiller personnellement à ce que ce droit soit pleinement respecté, car il en va de la responsabilité de l’État d’assurer un cadre de vie digne et sécurisé pour tous. "
La dégradation continue de l’image de Kinshasa, cinq à six ans après le lancement du programme "Kinshasa Bopeto", préoccupe au plus haut point le Chef de l’État. Lors de la 53ᵉ réunion du Conseil des ministres, tenue le 25 juillet 2025, il a rappelé avoir initié ce programme le 19 octobre 2020, avec l’ambition d’en faire un modèle pour toutes les autres villes du pays. Malgré ces efforts, la situation reste préoccupante.
De même, l’opération "Coup de poing", lancée par l’actuel gouverneur Daniel Bumba Lubaki pour nettoyer la ville, n’a pas donné les résultats escomptés. Par le passé, d’autres initiatives telles que "Opération Kin-propre", "Salongo" et d’autres, ont également échoué à produire des effets significatifs sur le terrain.
Pour appuyer la lutte contre les déchets à Kinshasa, l’Union européenne avait financé pendant près de huit ans le Projet d’Appui à la Réhabilitation et l’Assainissement Urbain de la ville de Kinshasa (PARAU), extension du Programme d’Assainissement et d’Urbanisation de Kinshasa (PAUK). Ce projet nécessitait un million de dollars par mois et disposait d’un centre d’enfouissement technique et de stations de transfert des ordures ménagères.
En 2015, le gouvernement congolais devait prendre le relais de ce projet mis en place par l’Union européenne depuis 2007. Ce programme permettait d’évacuer plus de 9 000 tonnes de déchets chaque semaine dans neuf des vingt-quatre communes de la capitale. Cependant, après la fin du programme, la reprise par l’Hôtel de ville n’a pas rencontré le succès escompté : manque de carburant pour les véhicules et retards de paiement des travailleurs ont entraîné l’accumulation des ordures dans les décharges publiques, provoquant une véritable crise sanitaire.
À l’époque, le gouverneur André Kimbuta avait évoqué des problèmes financiers pour justifier l’échec de l’évacuation des déchets, accusant le gouvernement central de ne pas jouer son rôle. En réponse, la Primature sous Augustin Matata Ponyo avait rappelé, dans un communiqué, que cette responsabilité revenait au gouvernement provincial de Kinshasa.
Clément MUAMBA
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